L’exploit
Incroyables Toulonnais. Venus tenter un coup, au cas où, les coiffeurs Rouge et Noir ont réussi hier l’exploit majuscule de faire tomber le Racing 92 au complet. Géant !
Avouons-le. On ne croyait pas cette équipe de coiffeurs toulonnais, même renforcée par quelques joueurs confirmés, capable de s’imposer face au Racing. C’est bien pourtant l’incroyable exploit qu’elle a réalisé hier à Lille, en gagnant sur le fil 2120, non sans avoir mené tout le match… Charles Ol- livon, auteur d’une partie très aboutie et désormais symbole de la jeunesse triomphante du RCT, résumait cet exploit d’un seul mot: « Énorme! » Si gros, même, que Thibault Lassalle, totalement cramé comme plusieurs de ses copains en manque de rythme, pensait avoir seulement réalisé le nul lorsque Fred Michalak redonna la victoire au RCT d’un maître coup de pied de 35 m, offert par l’incorrigible Martin Castrogiovanni.
Pas cher payé !
Il a ainsi fallu que Jean-Charles Orioli, capitaine exemplaire de cette jeune escouade varoise, lui confirme la bonne nouvelle en quittant la pelouse pour qu’il réalise vraiment. Les jeunes Toulonnais n’ont pourtant rien volé, hier, au stade Pierre-Mauroy. Ils se sont envoyés comme des fous et ont été récompensés par un succès à la hauteur de leur investissement… Pas plus compliqué, même si cela pourra encore étonner… Autant, on aurait signé pour un point de bonus défensif avant coup, autant un retour finalement gagnant du Racing aurait été cruel pour ces joueurs qui venaient de tout donner. Car ce sont bien les Varois qui ont mené de bout en bout les débats, en s’accrochant sur tous les ballons et en faisant totalement déjouer les stars franciliennes. Sous le choc, même s’il essayait de cacher son désar- roi, le co-entraîneur du Racing, Laurent Labit, a ainsi dénombré 25 ballons perdus par les siens, dont huit en-avant… La faute à ces satanés jeunes venus se tester à l’aune des soi-disant meilleurs, et littéralement déchaînés dès le coup d’envoi. Curieusement, le Racing, qu’on attendait très remonté, manqua complètement son entame. Fantomatiques, les Franciliens ont traversé le match sans comprendre ce qui leur arrivait. À la mi-temps, le RCT, pour- tant privé de Bruni dès la 3e minute, menait ainsi logiquement 3-11, grâce à un joli contre conclut en coin par Delon Armitage (16e) et deux pénalités de Michalak (3e, 19e). Mais, même si finalement ce n’était pas cher payé pour le Racing 92, Fred ayant quand même laissé cinq points au pied (une transformation et une pénalité) pendant que Delon Armitage manquait d’un rien de réaliser un doublé juste avant la pause, on ne pensait pas que cela pourrait durer. Tout cela était un peu trop beau et il ne se trouverait pas toujours un Toulonnais pour sauver la patrie en danger comme, par deux fois, O’Connor (10e) et Escande (28e) le firent en première période.
Sérieuse baisse de régime
La reprise confirma pourtant la maîtrise du RCT, notamment dans son organisation défensive, et le malaise des Parisiens dans ce stade trop grand pour eux. L’espoir grandit donc logiquement au fil des minutes, encore boosté par un essai de Théo Belan entre les poteaux, consécutif à une charge rageuse et une passe à hauteur de Charles Ollivon (3-18, 49e). Le plus dur était pourtant à venir pour ces jeunes en manque de temps de jeu et de rythme. Le Racing profita donc d’une sérieuse baisse de régime varoise à l’heure de jeu pour revenir tambour battant tenter de briser le rêve toulonnais. Deux essais de Lauret (73e) et Carter replacèrent ainsi le favori en tête à deux minutes de la fin (20-18) et le valeureux Cramond, les bras en croix sur sa ligne d’en-but en aurait pleuré s’il n’avait pas été K.-O. Mais il était dit, ou écrit, que ces jeunes Toulonnais devaient l’emporter. Apparemment, eux seuls le savaient!