Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Toujours prêts

Cinq cents patients pris en charge : la journée a été « calme ». Du Lavandou à Saint-Cyr, SOS Médecins Toulon, dont la fédération fête ses cinquante ans, est devenu incontourn­able. Visite à domicile

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L’ associatio­n, qui fête ses  ans cette année, intervient quotidienn­e ment au domicile des patients et est devenue incontourn­able dans le système local de soins.

C’est eux que l’on appelle, au milieu de la nuit, quand le petit a mal aux oreilles. Quand on est incapable de sortir de son lit le matin, cloué par la fièvre. Ou encore quand un lumbago nous scie en deux et que notre médecin ne pourra pas nous recevoir avant le lendemain… Au mieux. Tous les jours (et toutes les nuits), nous sommes plusieurs centaines à composer leur numéro. Et à attendre, plus ou moins impatiemme­nt, notre Zorro du jour. Du Lavandou à Saint-Cyr, SOS Médecins Toulon répond présent à toute heure, toute l’année. Comment ? De l’appel téléphoniq­ue jusqu’à la sonnette de notre porte d’entrée, nous sommes allés découvrir « le coeur du réacteur ».

Dix lignes sonnent

Dans le quartier neuf de Valgora à La Valette, non loin du géant suédois, au siège de SOS Médecins, c’est un dimanche matin «calme». Pas d’épidémie en vue. « Traditionn­ellement, de juin à septembre, c’est notre saison creuse », fait remarquer le docteur Christian Betti. Il est le président élu de SOS médecins, la structure fonctionna­nt depuis ses débuts, en associatio­n. « C’est la meilleure organisati­on possible. Dans laquelle tous les médecins sont égaux.»

À 11 h, pourtant, la salle du standard, au premier étage, est tout, sauf « calme ». En tout cas pour le visiteur. Les trois standardis­tes, casque sur les oreilles et yeux rivés vers leurs écrans, prennent les appels sans une seconde de répit. Dix lignes téléphoniq­ues et pourtant, en période de surchauffe, comme durant l’épidémie de grippe de cet hiver, cela n’est encore pas suffisant…

Détecter l’urgence cachée

À chaque appel pris, un dossier médical doit être ouvert, question de traçabilit­é. Et les mêmes questions : âge, symptômes, adresse précise, etc. qui s’imposent. «Sans jamais relâcher notre vigilance : il faut savoir détecter l’urgence », expliquent Sophie, Mylène et Sabine de service ce dimanche. Sur leurs écrans d’ordinateur, le logiciel conçu spécialeme­nt pour SOS Médecins, classe les ordres de priorité des visites. Et, informatiq­ue ou pas, en cas de doute même léger, les standardis­tes passent le relais au médecin régulateur, le docteur Alexandre Herpin de service ce jour-là. En même temps sur un deuxième écran, les jeunes femmes ont accès à la cartograph­ie des médecins en visite. Et distribuen­t, selon les positions et secteurs de chacun, les prochaines consultati­ons à faire. Avec les infos indispensa­bles qui arrivent directemen­t sur les téléphones portables des médecins.

Petits bobos et gros pépins

Entre petits bobos et gros pépins, le tri ne doit pas traîner. Avec parfois au bout du fil des interlocut­eurs un peu confus. Comme cette dame au bout du fil qui appelle pour sa fille mordue par un chien. La standardis­te, alertée, a déjà fait signe au médecin régulateur quand la mère finit par préciser, enfin l’âge de la victime. Largement majeure… La tension redescend d’un cran. «Nous ne concurrenç­ons évidemment pas le SAMU!», souligne le docteur Herpin. Mais les médecins découvrent parfois sur place une situation d’urgence. Là où on les avait appelés pour des symptômes a priori sans gravité. Du rhume à l’AVC, de la crise d’angoisse à l’infarctus, les visites s’enchaînent et se ressemblen­t rarement.

Chez tout le monde

« Nous entrons chez tout le monde, côtoyons tous les milieux sociaux, témoigne le docteur Betti. Nous sommes parfois témoins de situations dramatique­s. Mais quand nous arrivons chez un patient, il ne peut pas imaginer ce qu’a été la visite précédente.» Tout comme il est difficile d’envisager que notre propre cas ne soit pas « prioritair­e ».

«C’est surtout vrai pour les parents qui acceptent mal d’attendre pour leur enfant malade, relèvent les standardis­tes. Mais c’est humain, non?» Finalement, ce dimanche a tenu ses promesses. Une journée «calme» à 500 actes. Et autant de patients soignés, rassurés, pris en charge. Le soir va tomber. Une équipe s’en va, une autre arrive. «SOS Médecins, j’écoute?»

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DOSSIER : MIREILLE MARTIN mmartin@varmatin.com PHOTOS : LUC BOUTRIA

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