«Les gens n’imaginent pas le nombre d’appels que nous recevons»
C’est l’un des piliers de SOS Médecins. Et non, le métier, au rythme soutenu, ne l’a pas usé. Aujourd’hui âge de 54 ans, le docteur Christian Betti est arrivé dans la structure en 1991. « Nous étions 17 médecins, installés dans un petit local. Aujourd’hui, nous sommes 45, plus les remplaçants. » L’espace et la fonctionnalité d’un immeuble tout beau-tout neuf ont remplacé l’exiguïté des débuts. La carrière de Christian Betti avait débuté à l’hôpital, en réanimation et au SAMU. Il ne se voyait pas passer le reste de sa carrière derrière un bureau. 25 ans plus tard, le président de SOS n’a pas changé. La routine, c’est toujours: «Non, merci!»
Standardistes? Oui, mais
de choc. Formée s en interne par l’association, elles ont des nerfs d’acier. Ca vaut mieux : 800 appels arrivent en moyenne chaque jour. Elles peuvent certes compter sur le programme informatique spécialement conçu pour SOS Médecins. Mais si l’informatique résolvait tout, ça se saurait. Un exemple type où l’intervention humaine est précieuse ? « En cas d’épidémie, tout le monde nous décrit les mêmes symptômes. A nous d’être vigilantes et de ne pas passer à côté de quelque chose.» Pour cela un médecin régulateur est toujours à leurs côtés. C’est à elles aussi qu’échoient les interlocuteurs excédés par l’attente au bout du téléphone. « Les gens n’imaginent pas le nombre d’appels que nous recevons. C’est vrai que de l’extérieur, ce doit difficilement concevable!»
Ils ne partent pas sans
rien! Les médecins qui se déplacent au domicile des patients possèdent tous un ECG (pour les électrocardiogrammes), une bouteille d’oxygène, un oxymètre de pouls (pour mesurer l’oxygène dans le sang), un lecteur de glycémie, un capteur de CO2. De quoi faire face à nombre de situations. Le cauchemar de ces médecins qui sillonnent nos rues et nos routes ? Les embouteillages, bien sûr! « C’est pour cela que chaque médecin intervient dans un secteur bien déterminé.» Défini selon un critère impératif : ne jamais, au grand jamais, avoir à traverser Toulon ! Autre bête noire : les résidences où un badge est indispensable pour entrer. « Quand le patient ne peut pas se lever, il faut attendre que quelqu’un accepte de nous ouvrir…»
Les pauses sont courtes,
rares et bienvenues. Les nouveaux locaux abritent une cuisine bien équipée (et bien sûr, une cafetière). On y mange ses repas sur le pouce et on y reprend des forces les nuits de garde. À SOS Médecins, c’est le régime des 3X8, sept jours sur sept, toute l’année : il y a toujours quelqu’un !