KTM Super Duke GT : tourisme de l’extrême
Le nouveau modèle Grand Tourisme de chez KTM réclame un gros coeur et une excellente condition physique pour déployer tout son éventail de talents
La marque autrichienne KTM est réputée pour le caractère mécanique entier de ses machines, qui offrent toutes un excellent rapport poids/puissance. Alors quand un nouveau modèle de grand tourisme fait son apparition, on reste méfiant. D’autant que les deux lettres GT sont précédées de l’appellation Super Duke. Étroitement dérivée de la bestiale Super Duke R, la version GT conserve le même châssis et le même bicylindre de 1 301 cm3. Ce dernier a été modifié pour répondre aux normes Euro 4, mais délivre tout de même 173 ch pour seulement 205 kg à vide. Autant dire qu’il vaut mieux disposer d’un casque intégral bien attaché avant de grimper au guidon de cette moto, dont la position de conduite sur l’avant s’apparente plus à celle d’une pistarde que d’une voyageuse. Pour se distinguer du roadster dont elle est dérivée, cette Super Duke GT reçoit un pare-brise réglable manuellement, un réservoir majoré de 23 litres et une boucle de cadre arrière renforcée permettant d’arrimer deux valises latérales (proposées en option à 785 €). Ces dernières offrent assez de place pour loger un casque intégral mais ne sont étudiées que pour rouler jusqu’à 180 km/h. Ne riez pas car avec la Super Duke GT, cette vitesse prohibée est atteinte d’un simple mouvement de poignée. Rugueux à bas régime, le moteur vous assène un énorme coup de massue en plein front pour ne cesser de pousser qu’au delà de 10 000 tr/mn. Un vrai missile qui ne demande qu’à se lever vers le ciel jusqu’en quatrième. Heureusement, le freinage et le châssis sont calibrés en conséquence et toutes les commandes offrent une précision chirurgicale. La Super Duke dispose aussi d’un antipatinage, d’un ABS avec capteur d’angle et même de l’aide au démarrage en côte. Les suspensions pilotées proposent trois types de réglages mais restent trop ferme à faible allure, même dans le mode Confort, qui génère par ailleurs des mouvements de pompage sur les ondulations. Enfin, faute d’être une voyageuse douillette, la Super Duke GT offre une bonne autonomie grâce à sa consommation de 7,5 l/100 km, plutôt raisonnable pour un avion sans ailes.