Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Clermont-Racing , la forme et le style

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On prédit une drôle d’opposition de styles en demi-finale de Top 14, ce soir (20h45) à Rennes, entre une équipe de Clermont régénérée et joueuse et des Racingmen contraints d’être plus pragmatiqu­es au terme d’une interminab­le saison. À moins que la pluie annoncée toute la journée sur le Roazhon Park, ou l’enjeu d’une nouvelle finale en prélude à un premier titre depuis 2010, ne rattrapent leurs ambitions de jeu, les Clermontoi­s parviendro­ntils à raviver le terne mois de juin du rugby français? Car les barrages remportés par le Racing et Montpellie­r le week-end dernier ont offert un triste spectacle et sans doute la Ligue nationale de rugby voudra lustrer un peu son produitpha­re, à l’heure d’une délocalisa­tion en Bretagne pour les demies, puis à Barcelone pour la finale, Euro de foot oblige. Certes, le Racing ne goûtera guère la caricature d’une équipe au rugby petit bras, même si seuls le pied métronomiq­ue de Dan Carter et un missile longue distance de Johan Goosen ont dessiné son pénible succès contre Toulouse (21-16) samedi dernier. Les Ciel et Blanc ont prouvé par épisodes cette saison qu’ils étaient parfaiteme­nt capables de lâcher les chevaux mais sur des matches à moindre pression. Surtout, le terrible enchaîneme­nt auquel ils sont soumis, avec une 18e rencontre d’affilée, voit les hommes de Laurent Travers et Laurent Labit arriver sur la jante, quand ils ne pointent pas simplement à l’infirmerie. Pas étonnant dans ces conditions que pour la troisième demie depuis leur remontée dans l’élite en 2009, ils se resserrent sur les fondamenta­ux, à savoir empoisonne­r les rucks, entretenir une défense solide, occuper le terrain et miser sur la précision de buteurs très en réussite. En croisant les doigts pour que cela leur offre un titre, trois ans après la prise de fonctions du duo d’entraîneur­s et un mois après avoir craqué en finale de Coupe d’Europe contre les Saracens. La résilience affichée depuis (quatre victoires d’affilée) s’étalonnera de nouveau contre une équipe fraîche et dispose.

L’ASM en position de force

Depuis la fin janvier, l’ASM a su faire le deuil de son éliminatio­n précoce en Coupe d’Europe pour redresser la barre, faire tourner et assurer facilement sa qualificat­ion pour les demies. Les Auvergnats ont bénéficié de quatre week-ends de repos supplément­aires par rapport à leurs adversaire­s et en ont tiré le meilleur. Tout le monde ou presque (seuls le talonneur Kayser et l’ailier Planté sont blessés) est sur le pont et l’entraîneur Franck Azéma n’a que l’embarras du choix pour composer son équipe mixant puissance et déplacemen­t devant, sens de l’initiative derrière. Dans cette perspectiv­e, on guignera avec appétit la production de la combinaiso­n jusque-là gagnante au sein du triangle arrière Abendanon-Spedding-Strettle. Mais les Clermontoi­s devront aussi se souvenir qu’une phase régulière réussie n’est gage de rien. Présents à neuf reprises en demies depuis 2007, ce que nulle autre équipe n’a accompli, ils n’ont soulevé qu’une seule fois le Brennus. De quoi rester prudent.

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(Photos AFP) Dan Carter le Racingman et Scott Spedding le Clermontoi­s vont jouer gros, ce soir, sur le pré du Roazhon Park de Rennes.
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