La touche finale
Le RCT n’est plus qu’à une marche d’une nouvelle finale de Top . Mais pour espérer rejoindre Barcelone, un rude combat les attend à Rennes.
Le RCT s’apprête à relever un énorme défi face au MHR version légion étrangère. Mais compte tenu du déroulement de sa saison, il n’aura d’autre pression que celle qu’il voudra bien se mettre... Mourad Boudjellal le dit et le répète, tout ce qui peut arriver maintenant à son équipe sera du bonus... Et il le pense vraiment, même s’il espère évidemment qu’une fois encore le RCT parviendra à se hisser jusqu’en finale. Ce serait juste la neuvième de sa récente histoire... Comment le triple champion d’Europe déchu, toujours privé de quelques atouts majeurs, va-t-il pouvoir se sortir des griffes de Montpellier ? La question n’a pas encore de réponse. Mais le staff toulonnais, qui n’a pas hésité à titulariser le buteur gallois Leigh Halfpenny malgré ses blessures à répétition et son manque total de temps de jeu, a sa petite idée.
Rivaliser au pied
Pour commencer, il faudra déjà assurer une conquête suffisante et contrer la puissance de l’armada sud-africaine, c’est une évidence. Et ce n’est pas rien. À ce sujet, le forfait du puissant seconde ligne Willemse, autour duquel Jack White a construit sa mêlée, est plutôt un signe favorable, même si le problème sera encore entier avec son remplaçant, Timani. Il faudra aussi rivaliser dans le jeu au pied et notamment dans l’occupation, ce que n’était pas parvenu à faire le RCT il y a quinze jours à Montpellier. Il fut alors dominé (3621) et tenu sous pression par le trio Mogg, Stein, Catrakilis. Les hommes de Bernard Laporte devront également se montrer très disciplinés, réalistes en attaque et vigilants en défense... Bref, le chantier s’annonce immense pour contrer les bulldozers héraultais. Car la dynamique est incontestablement favorable au récent vainqueur du Challenge européen dont les certitudes et l’ambition grandissent de match en match. Pour autant, les partenaires de Guilhem Guirado n’ont pas encore dit leur dernier mot. Et à voir la détermination qui se lisait hier sur leurs visages, on peut imaginer qu’ils vont vendre chèrement leur peau... On ne revient pas de l’enfer qu’ils ont vécu cette année sans être un peu renforcés, et ils sont quand même encore à peu près tous là pour gagner des trophées. Désormais à 160 minutes d’un nouveau bouclier, tout peut arriver. Après avoir longuement analysé les raisons de leur récent échec contre le MHR, et mis l’accent sur ce qu’ils devaient corriger, les Rouge et Noir affichent eux aussi une sérénité de bon aloi. Pas de mauvais stress ou d’émotion parasite en perspective.
L’expérience des grands rendez-vous
L’expérience des grands rendez-vous et des victoires aidant, le RCT ne veut pas imaginer un instant qu’il va échouer à Rennes. À ce stade, l’habitude des matches couperets peut faire la différence. Le staff toulonnais, qui a rappelé Michalak et Delon Armitage en renfort plutôt qu’Escande et O’Connor, semble également le penser. Peut-être aussi que le RCT, qui a bien rechargé ses accus le week-end dernier pendant que Montpellier se « tapait » les Castrais (28-9), pourra compter sur un coup de pompe physique de son adversaire à l’heure de jeu... Mais le mieux est encore qu’il ne compte que sur luimême. Personne n’a d’ailleurs évoqué cette éventualité hier en conférence de presse. Pour l’équipe qui arrachera finalement son billet pour Barcelone, il sera toujours temps d’en parler la semaine prochaine. Aujourd’hui, il faut juste tout donner pour ne rien regretter...