Loi Travail : Myriam El Khomri et Philippe Martinez constatent leurs désaccords
Le parquet de Paris a annoncé, hier, l’ouverture d’une information judiciaire après qu’un jeune homme de ans a été gravement blessé lors d’une manifestation à Paris le mai où un policier avait jeté une grenade dissuasive. L’enquête, qui va être confiée à un juge d’instruction, a été ouverte contre X pour « violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique avec usage ou menace d’une arme ». Les faits étaient survenus le mai à la fin de la manifestation contre la loi Travail, à Paris, au niveau du cours de Vincennes dans le arrondissement. Le dialogue semble renoué mais les désaccords persistent. La ministre du Travail, Myriam El Khomri, et le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, ont fait le constat de leurs divergences sur la loi Travail, hier, à l’issue d’une rencontre très attendue, la première depuis début mars. « Il y a des points de désaccords entre la CGT et le gouvernement sur des choses de fond, ces désaccords se sont confirmés aujourd’hui » , a déclaré Philippe Martinez à sa sortie du ministère du Travail, après un entretien d’environ une heure et demie avec Myriam El Khomri.
« Retirer ou réécrire ces articles »
Cette dernière a confirmé que le gouvernement et la CGT n’avaient «pas trouvé de consensus ». « Nous avons des désaccords qui ne sont pas nouveaux, a-t-elle ajouté. Mais nous avons eu un échange constructif, argumenté, sur cette primauté que nous entendons donner à l’accord d’entreprise » sur l’accord de branche, l’un des points du texte auxquels s’oppose la CGT. Tout en insistant sur le respect de la hiérarchie des normes, Philippe Martinez a évoqué pour la première fois de possibles « dérogations » dans les entreprises, dont le bien-fondé serait contrôlé par une « commission de branche ». Parmi les divergences avec le gouvernement, il a cité les questions « des licenciements économiques, de la médecine du travail, du référendum » d’entreprise. « Il faut retirer ou réécrire ces articles », a-t-il insisté. Le secrétaire général de la CGT a fait des propositions en ce sens à Myriam El Khomri, qui a assuré qu’elle allait les « regarder attentivement ».
« Enrichir le texte sans le dénaturer »
Après avoir récemment accusé la CGT de pratiquer « la politique de la chaise vide », la ministre a estimé qu’il était « important » d’avoir «renoué le dialogue » avec la centrale de Montreuil. L’absence de consensus sur la loi Travail « ne veut pas dire que nous ne sommes pas en capacité de mieux travailler ensemble », a-telle signalé. Toutefois, le gouvernement ne retirera pas les articles qui fâchent la CGT. « Enrichir le texte oui, mais sans en dénaturer la philosophie, c’est très clair de ce point de vue là, et notamment la primauté de l’accord d’entreprise en matière de temps de travail », a-t-elle déclaré.