Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Les forces irakiennes reprennent Fallouja à l’EI

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La campagne du Brexit reste suspendue

En vacances depuis mercredi pour cause de référendum sur le maintien ou non dans l’Union européenne le 23 juin, le Parlement a été rappelé par Jeremy Corbyn, pour une session extraordin­aire lundi. L’occasion de saluer la mémoire d’une « femme merveilleu­se. Je suis profondéme­nt désolé, profondéme­nt triste de ce qui lui est arrivé », a déclaré le leader de l’opposition. Le meurtre de la député a provoqué la suspension immédiate de la campagne pour le référendum.Elle reste suspendue au moins jusqu’à dimanche. De son côté, la reine Elisabeth II a adressé un message de soutien à Brendan Cox, le mari de la défunte. Les drapeaux de Buckingham Palace, tout comme ceux du Parlement et du 10 Downing Street, la résidence officielle du Premier ministre, ont été mis en berne.

Un partisan néo-nazi à l’origine du meurtre ?

D’après plusieurs témoins, l’auteur présume du meurtre, Thomas Mair, aurait tiré trois fois sur la député avant de la poignarder à plusieurs reprises. Les faits se sont déroulés à la sortie d’une bibliothèq­ue, où elle tenait une permanence. Le motif du crime n’est toujours pas déterminé. Soupçonné d’être un proche de l’extrême droite, l’homme de 52 ans serait « partisan dévoué » d’un groupe néo-nazi basé aux ÉtatsUnis, selon le Southern Poverty Law Center, un organisme américain spécialisé dans la surveillan­ce des groupes extrémiste­s. Il a été arrêté peu après les faits et l’enquête suit son court. Le drapeau national irakien est enfin hissé dans le centre de Fallouja. Après plusieurs jours de combats intenses, les forces irakiennes ont repris le QG du gouverneme­nt qui servait de base à l’organisati­on Etat islamique (EI). Depuis le lancement de l’offensive le 23 mai, pour reprendre la ville, les troupes irakiennes avaient réussi à encercler totalement la ville et à reconquéri­r les quartiers périphériq­ues notamment les quartiers sud. Mais elles peinaient à avancer en représenta­tive qui est notre bien politique le plus précieux. La mort de Jo Cox est d’autant plus symbolique que la Grande-Bretagne est aussi le berceau de cette démocratie-là. Les mots trop souvent perdent leur sens. Mais frappée au coeur de son identité – liberté, sécurité, représenta­tivité – la démocratie vient bien de vivre une tragédie. Nous ne sommes pas, en effet, confrontés à d’horribles faits divers mais à des événements politiques terribles, révélateur­s des assauts que nous subissons. Menaces venues de l’extérieur avec l’islamisme. Menaces intérieure­s avec les dérives extrémiste­s. Le système politique occidental est placé sous haute tension. Cette situation est d’autant plus préoccupan­te pour l’Europe, en particulie­r, que les prochains jours vont peser lourdement sur son destin. Le référendum du  juin outre-Manche sur le maintien ou pas du Royaume-Uni dans l’Union européenne est un rendez-vous capital pour l’avenir non seulement des Britanniqu­es mais aussi pour tous les citoyens direction du centre-ville en raison notamment des mines et engins explosifs placés par les djihadiste­s, et des craintes pour les milliers de civils bloqués dans le secteur. Les djihadiste­s ne contrôlent plus qu’une « petite partie de la ville, qui doit être encore sécurisée », a affirmé hier le Premier ministre irakien Haider alAbadi. Et d’ajouter : « Lalibérati­on du QG, le principal complexe gouverneme­ntal de la ville, symbolise le rétablisse­ment de l’autorité de l’État. » européens. Si le Brexit triomphe, nous vivrons collective­ment un désastre moral. Soixante-dix années d’histoire et d’efforts pour réunir des nations qui ont passé des siècles à se déchirer seront piétinées. La faute aux Anglais, dira-t-on. Certes mais aussi la faute à tout le monde! A cette incapacité, notamment, dont font preuve les gouvernant­s européens depuis le début du XXIe siècle, à poursuivre cette constructi­on pour lui donner un nouveau souffle et en faire l’avenir de tous. Un désastre, oui, car la boîte de Pandore sera alors ouverte et les surenchère­s diverses, nombreuses et destructri­ces. C’est le retour des égoïsmes nationaux qui nous menace. Il ne reste plus qu’à espérer que la mort de Jo Cox, qui menait campagne avec ardeur contre le Brexit, provoque un sursaut britanniqu­e et mobilise les tenants de la constructi­on européenne, notamment les jeunes. C’est leur avenir et le nôtre qui se jouera jeudi. Fasse que Jo Cox soit vengée ce jour-là par le triomphe de sa cause.

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