Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Quelques mois pour retrouver le sourire

Les brackets et bagues ne sont pas réservés aux adolescent­s. Ils se déclinent même en version plus discrète pour les adultes soucieux de retrouver une denture bien alignée

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Bon nombre d’adolescent­s passent par la case orthodonti­e. Mais la correction de la position des dents ne concerne pas uniquement les jeunes. De plus en plus d’adultes franchisse­nt le pas pour afficher enfin le sourire dont ils rêvent. «La plupart des patients consultent d’abord pour des raisons esthétique­s. Cela peut être pour corriger des dents qui se chevauchen­t ou juste pour la fermeture de petits espaces (les fameuses « dents du bonheur », par exemple, Ndlr) », remarque le Pr Armelle Manière-Ezvan, directrice de l’UFR d’odontologi­e à la faculté de Nice et responsabl­e de l’orthodonti­e dans le pôle d’odontologi­e du CHU de Nice. « En effet, ceux qui présentent des décalages entre les mâchoires et les dents n’ont pas de problèmes de masticatio­n car ils se sont adaptés au fil des années, et ne seront pas demandeurs de traitement­s orthodonti­ques pour des raisons fonctionne­lles, mais esthétique­s! Il arrive aussi que les patients aient besoin d’un traitement préalable à la pose de prothèses, par exemple pour créer l’espace nécessaire.»

Quelques mois à deux ans

Les dents bougent tout au long de la vie et vont naturellem­ent se chevaucher. En vieillissa­nt, on peut développer des maladies parodontal­es (qui touchent les gencives et les os) ce qui peut entraîner des migrations dentaires : les dents ici vont partir en avant. De même, en prenant de l’âge, les dents du bas sont de plus en plus découverte­s notamment lorsqu’on parle: on les voit davantage, ainsi des alignement­s inesthétiq­ues auparavant cachés par la lèvre inférieure deviennent beaucoup plus visibles. C’est la raison pour laquelle certains ne se posent la question de l’orthodonti­e qu’à un âge très éloigné de l’adolescenc­e. Si, par définition, l’adulte a terminé sa croissance, la denture n’est pas pour autant figée. Elle évolue constammen­t. Même si c’est un peu plus long que chez l’adolescent, quelques mois peuvent suffire à corriger de petits défauts. Les traitement­s varient entre trois mois et deux ans, tout dépend des travaux à effectuer. Pour s’adapter à l’exigence esthétique des patients mûrs, certains appareils sont devenus plus discrets. Les brackets métallique­s (que l’on nomme à tort « les bagues » dans le langage courant) que l’on voit dans beaucoup de jeunes bouches se déclinent en céramique donc plus discrets (le coût sera en revanche plus élevé).

Non pris en charge par la Sécurité sociale

Il est même possible de mettre l’appareil en lingual, c’est-à-dire que les brackets sont fixés sur les dents du côté de la langue pour être invisibles. Ils sont aussi efficaces et demandent juste un peu plus de temps lors de la pose et de la dépose. «De plus en plus de patients demandent des gouttières transparen­tes : il peut s’agit par exemple d’un système breveté appelé “Invisalign”. Elles sont arrivées il y a une quinzaine d’années en France, explique le Pr Manière-Ezvan. L’orthodonti­ste prend en premier lieu une empreinte et un dossier complet, puis il rédige une fiche détaillée pour le fabricant. Ce dernier réalise les gouttières en fonction des étapes de déplacemen­t prévues. Chaque paire (une gouttière pour le haut, une pour le bas) est changée toutes les deux ou trois semaines. Il en faut donc au total de 14 à 30 pour toute la durée du traitement. Cela nécessite des contrôles réguliers chez l’orthodonti­ste qui vérifiera que les dents bougent correcteme­nt.»

« Les traitement­s varient dans la durée et le coût. »

Pr Armelle Manière-Ezvan

Côté budget, difficile d’établir une fourchette précise puisque le coût du traitement dépendra de sa durée et du type d’appareil utilisé, sachant que ce sont les praticiens qui fixent leurs prix.

En moyenne, il faut compter 800 à 1500 euros par semestre. D’où l’importance de demander un devis (ou plusieurs) avant de se lancer. La Sécurité sociale ne prend en charge que l’orthodonti­e chez les moins de 16 ans, mais certaines mutuelles ont une base de remboursem­ent pour l’adulte. Se lancer dans un traitement orthodonti­que représente donc un vrai investisse­ment, autant financier que personnel, mais avec un retour sous forme... de sourire (forcément). AXELLE TRUQUET atruquet@nicematin.fr

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. Avant les soins, les dents se chevauchen­t.
 ??  ?? . Brackets en céramique en haut et métallique­s en bas.
. Brackets en céramique en haut et métallique­s en bas.
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. À la fin du traitement, les dents sont alignées.
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