Un pacemaker de la taille d’une pièce d’un euro
Sans constituer une révolution, la nouvelle génération de stimulateurs cardiaques « modèles réduits » représente un progrès notable dans certaines situations
Un petit tube, long comme une pièce d’un euro qui pèse 12 grammes. Voila à quoi ressemble le dernier-né des pacemakers Le service de cardiologie du CHPG (Centre hospitalier Princesse-Grace) dirigé par le Pr Nadir Saoudi a déjà opéré trois patients, en utilisant ce dispositif, depuis le début du mois d’avril. Des hommes relativement jeunes mais qui avaient besoin d’être implantés pour pouvoir continuer à vivre normalement. « Mais, ce ministimulateur cardiaque est aussi indiqué pour des personnes âgées chez qui il est préférable de pratiquer une intervention la moins invasive possible », complète le Pr Saoudi. Car ce nouveau pacemaker cardiaque présente plusieurs avantages. D’abord, il est positionné via une technique de cathétérisme. L’intervention chirurgicale est donc moins lourde; le dispositif est introduit dans le corps par une microincision au niveau de l’aine d’où il est remonté jusqu’au coeur par la veine fémorale. Là, il est fixé grâce à des petits crochets (suffisamment mous pour ne pas endommager les organes) et peut être repositionné si besoin. Ensuite, ce nouveau stimulateur « modèle réduit » limite les risques d’infection, rares, associés aux pacemakers traditionnels. « Les plus répandus sont composés d’un boîtier Concernant la longévité et la fonctionnalité, auquel sont reliées des sondes, positionnées pas de différence notable. sur l’oreillette et le ventricule, À l’instar des appareils classiques, et dont le minipacemaker
« Moins de risques le rôle est de a synchroniser une durée de la contraction d’infection » vie d’un peu du ventricule plus de 9 ans, avec celle de l’oreillette. Il ensuite il doit être remplacé. Et il arrive parfois – dans 1 % des cas – possède les mêmes caractéristiques qu’une infection se développe. Ce : il peut être programmé à distance, type de complications risque de se enregistre les données du produire lorsque les sondes s’encapsulent patient, etc. dans la veine, et qu’il faut les retirer, sans endommager la veine. Un geste très complexe, pratiqué par quelques centres experts. » Dans le cas du mini-pacemaker, un appareil unique, il n’y a pas sondes, « d’où un risque réduit d’infection », souligne le Pr Saoudi.
Trois fois plus cher
Si le mini-pacemaker est implantable chez tous les patients, il n’est toutefois pas près de l’être. Il coûte en effet très cher (7 500 euros, soit environ trois fois plus qu’un stimulateur classique) et n’est pas pour l’instant pris en charge par la Sécurité sociale À raison d’environ 60 000 stimulateurs cardiaques implantés chaque année en France, la dimension économique est non négligeable. Il faudra encore attendre quelques années pour, éventuellement, le voir devenir l’appareil de référence.
AXELLE TRUQUET atruquet@nicematin.fr