Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Coluche, l’histoire d’un mec bien

L’ami Jacques Attali, conseiller du Président François Mitterrand et proche de Coluche

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Le  juin , écrasé de douleur, Jacques Attali prend le micro. D’une voix chevrotant­e, l’influent conseiller du Président lance: «Ils ne t’oublieront jamais, Michel, ceux à qui tu as fait comprendre, avec ton génie des mots de feu, qu’il faut être scandaleux pour lutter contre les scandales. Et que l’élégance est dans la discrétion de la tendresse et pas dans l’étalage des ambitions. Salut, ma poule ! ». Il n’en dira pas plus. Trente ans plus tard, l’économiste de renommée mondiale revient sur la personnali­té de son ami. Coluche imaginait-il que Les Restos prendraien­t un jour cette dimension ? Mieux que ça ! Deux jours seulement avant sa mort, Michel était chez moi. Et nous étions en train de peaufiner un projet de développem­ent à beaucoup plus long terme : des Restos du coeur à vocation planétaire !

Qu’est-ce que Coluche a apporté à la société française, selon vous ? Son humour, bien entendu. Mais également, et surtout d’ailleurs, son insolence. L’insolence seule ne sert à rien. Rehaussée d’humour, du véritable humour s’entend, comme celui dont faisait preuve Michel, l’insolence devient un atout.

Comment était l’homme, dans l’intimité de votre amitié ? Il pouvait être très drôle, au-delà même de ce que le grand public peut imaginer. Mais il pouvait également être grave, très grave, très sombre, voire dramatique.

Un peu comme dans son personnage de Lambert, dans Tchao Pantin ? Ce pompiste alcoolique et dépressif. C’est exactement ça! Il avait ce côté très obscur, là aussi au-delà même de ce que peut imaginer le grand public.

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