« Il marchait hors des sillons »

On dit qu’il était au plus mal à l’époque de Tchao Pantin (), et qu’il traversait une dépression… Pas du tout ! Ce n’est pas du tout ce que j’en retiens ! Il avait effectivement de gros soucis, et vivait notamment très mal la séparation d’avec sa femme. Mais je peux vous dire, pour avoir partagé sa loge durant le tournage, qu’il était très bien.

Il y avait pourtant ses excès de tous ordres et notamment avec la drogue ? Il se défonçait trop, c’est vrai. Mais c’était un passage. Il ne subissait pas la vie. Il déconnait, il marchait hors des sillons. Coluche n’était pas le genre de mec à mener une vie de prêt-à-porter!

Que voulez-vous dire? Il avait de l’argent, il avait  ans, il voulait vivre, il voulait essayer des trucs, quitte à être dans l’excès! Il aimait frimer aussi. Il n’était vraiment pas comme tout le monde… Il aimait aussi provoquer. Par exemple en ayant toujours un énorme pétard aux lèvres quand il y avait du monde. Avec lui, c’était plus la méthode “joints” que la méthode “Actors Studio” ! Mais il était beaucoup plus normal dans l’intimité.

Vous avez donc beaucoup fait la fête avec lui? Tout le temps ! On faisait la fête, on faisait la cuisine. Il aimait tellement bouffer!

À propos de cuisine, il pensait déjà aux Restos du coeur, en  ? Il me parlait très souvent de l’agriculture et des paysans en France. Il se méfiait, déjà à l’époque, des effets des pesticides, de leurs dangers. Et il disait que l’on pourrait résoudre les problèmes de la faim dans le monde, mais seulement si tout le monde s’y mettait…

Trente ans après sa disparition, comment pourriez-vous qualifier la personnalité de Coluche? C’était un homme incroyablement sensible. Un homme très agréable et qui avait un sens de l’amitié qui se perd aujourd’hui.