Meurtre de Magnanville: deux proches d’Aballa présentés aux juges
«Hollande a hâte d’expliquer qu’il a réussi»
Le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, avait mis fin vendredi soir à un long suspens, en annonçant son intention de proposer au Conseil national l’organisation de cette primaire ouverte à tous les citoyens, mais resserrée sur le périmètre politique de la Belle Alliance populaire (PS, PRG, écologistes pro-gouvernement). Il a redit hier qu’il «souhaitait» la participation du président de la République. Et d’ajouter: «Je crois qu’ [il] a hâte d’expliquer quels ont été ses choix [...] et de souligner devant l’ensemble des Français comment il a réussi et comment les résultats, que ce soit de la croissance ou de l’emploi, sont bons aujourd’hui et comment tous les indicateurs sont au vert.» Sans surprise (on imagine bien que Jean-Christophe Cambadélis n’a pas pris cette décision sans l’aval de François Hollande), cette décision ne trouble pas outre mesure le chef de l’État: «Si je ne suis pas en mesure de remporter la primaire, comment pourrais-je espérer remporter la présidentielle?» ,aurait-il confié à des visiteurs. Du reste, le calendrier proposé apparaît taillé sur mesure pour le président de la République, qui doit annoncer en décembre sa décision sur une éventuelle candidature pour un second mandat : le texte propose d’organiser ces «primaires de l’unité les 22 et 29 janvier». La date d’ouverture des candidatures est fixée au 1er décembre, la clôture au 15 décembre.
« Le dernier clou sur le cercueil »
Mais si certains y voient une primaire de «relégitimation», d’autres, y voyant un aveu de faiblesse, ont aussitôt tenté de s’engouffrer dans la brèche. Aux yeux du député et ancien ministre Benoît Hamon (qui fait partie de l’aile gauche du PS), l’organisation de cette primaire est ainsi la preuve qu’il n’y a «plus de candidat naturel» du PS à la présidentielle. Un sentiment partagé dans l’opposition: «C’est un peu le dernier clou sur le cercueil électoral du Parti socialiste que d’imposer à un sortant [...] de passer par une primaire», a ironisé Thierry Solère (LR), président du comité d’organisation de la primaire de droite. Dans le camp des partisans de la primaire, les réactions étaient contrastées hier. Chef de file des frondeurs, Christian Paul a jugé «acceptable» le texte adopté. Porte-parole de l’ancien ministre de l’Economie Arnaud Montebourg, François Kalfon aurait de son côté souhaité voir écrit que les modalités 2017 seraient les mêmes que celles de 2011. Il n’a eu que partiellement gain de cause, la direction du PS ajoutant au texte initial une phrase selon laquelle «les modalités de vote et de débat», qui ne seront fixées définitivement que le 2 octobre, «s’inspireront des primaires citoyennes de 2011». Deux proches de Larossi Abballa, le djihadiste qui a tué un policier et sa compagne dans les Yvelines, devaient être présentés hier aux juges antiterroristes dans l’enquête sur cette nouvelle attaque en France au nom de Daesh. En garde à vue depuis mardi matin, Saad Rajraji et CharafDin Aberouz, 27 et 29 ans, sont connus de l’antiterrorisme français. Ils avaient été condamnés avec Abballa en septembre 2013 lors du procès d’une filière d’envoi de jihadistes au Pakistan. Cinq jours après ce double assassinat de policiers, le parquet de Paris a ouvert une information judiciaire, notamment pour « assassinats sur personnes dépositaires de l’autorité publique [...] et complicité» et «séquestration [...] d’un mineur de moins de 15 ans », en lien avec une entreprise terroriste. Le parquet a requis la mise en examen des deux suspects – mais pour «association de malfaiteurs terroriste» criminelle, ne retenant pas à ce stade le crime de complicité d’assassinat – et a demandé qu’ils soient placés en détention provisoire. La garde à vue d’un troisième homme de 24 ans a été levée sans poursuite à ce stade de l’enquête.