Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Les chiffres

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Les matches nuls n’ont pas la même saveur. Les Islandais en savent quelque chose. Comblés après avoir accroché le Portugal (1-1), ils avaient l’air abattus hier après avoir été rejoints sur le fil par la Hongrie (1-1). Tout le contraire des Mighty Magyars, qui ont prolongé le plaisir sur la pelouse marseillai­se, pour communier un bon quart d’heure avec la moitié du stade acquise à sa cause. Ils le peuvent : avec cet heureux dénouement, ils mettent un pied et quatre orteils en huitièmes de finale (alors que l’Islande devra battre l’Autriche pour continuer l’aventure). En sachant que le football était presque devenu une blague nationale pendant trente ans, En km/h, la vitesse à laquelle a été flashé l’Islandais Kolbeinn Sigthorsso­n contre le Portugal. Jusque-là, l’attaquant de Nantes est le joueur le plus rapide du tournoi. cette explosion de joie et cette euphorie s’expliquent aisément.

L’Islande sur ses atouts

Dans cette rencontre pas forcément très vendeuse, l’animation de la population islandaise a fait le déplacemen­t en France, ce qui est considérab­le. Insuffisan­t face aux Hongrois, dont les supporters occupaient la moitié du Vél’. principale est d’ailleurs venue des tribunes, comme souvent dans cet Euro. Le scénario, lui, est cruel pour l’Islande. Elle a fait son boulot avant que la réalité ne la rattrape sur un vilain but contre son camp de Saevarsson (88e). Alors oui, elle a abandonné le ballon à son adversaire (34 % de possession), tenté de jouer sur ses atouts comme les duels. Mais son 4-4-2 en garde rapprochée a gêné des Hongrois sans doute tétanisés par l’enjeu (un succès les qualifiait d’office). Portés par plus de 25000 fans en fusion, ceux-ci ont longtemps été refroidis par une nation qui maîtrise les éruptions. Et qui semblait se diriger vers un succès tranquille. Car Sigurdsson avait transformé un penalty consécutif à une sortie de Kiraly aussi belle que son jogging (1-0, 39e). Ce but avait ponctué une courte période de domination nordique, les Islandais passant alors au sol. Juste avant, Gudmundsso­n avait raté son duel avec le gardien magyar. Longtemps, donc, les Hongrois n’ont pas été aussi ambitieux que leur plan de jeu en 4-3-3 le laissait supposer: Gera effacé, Kleinheisl­er et Dzsudzsak en hypothermi­e dès que la surface approchait, un déchet technique important et de la frilosité dans la zone de vérité. Le danger s’est rapproché, avec quatre tirs cadrés dans les 25 dernières minutes. Et puis sous l’impulsion des entrants Nikolic et Böde, impliqués sur l’égalisatio­n, le bloc islandais a fini par craquer. Comme quoi la persévéran­ce finit toujours par payer.

À MARSEILLE, GUILLAUME RATHELOT

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