Beaux, un départ et de l’amertume
C’est un homme blessé qui se présente. Figure de HyèresToulon depuis sa création, Francis Beaux a appris son éviction du club. Il ne sera donc pas au contact de l’équipe pro pour la nouvelle aventure qui s’ouvre en ProA.« Il ne fait plus partie du projet que je veux mettre en place, de la professionnalisation des structures », a annoncé le président Christian Giannini. Cette décision, le directeur sportif de 62 ans, « dont quarante dans le basket et vingt-six au club, sans discontinuer depuis la fusion dont je suis l’un des instigateurs », ne la goûte guère. Et il le fait savoir : « Ces vingt-six ans ont été rayés en cinq minutes avec un coup de crayon. Sans autre forme de procès, sans véritable motif. J’ai été jeté comme une vieille chaussette, comme un vulgaire stagiaire. » L’ancien joueur devenu homme de l’ombre aurait aimé bénéficier d’un peu plus de considération de la part d’un « président qui vient d’arriver ».« Pour une fois qu’on avait un président digne de ce nom, qui a investi dans le club... Et c’est lui qui me vire », ajoute Beaux, amer.
Histoire mouvementée
Son histoire avec le HTV a rarement été de tout repos. Déjà évincé à l’arrivée de Roland Palacios en 2011, il avait fini par récupérer son poste. Auparavant, il avait déjà dû faire front face aux coups durs. « En 2004, on avait les huissiers à la porte, on ne savait plus comment payer les joueurs, le HTV a failli disparaître, j’ai tenu le club », rappelle-t-il. Rebelote avec le redressement judiciaire en 2012... « Et maintenant que tout va bien, après une année idyllique, on n’a plus besoin de moi et on me vire! » Depuis quelques années, le directeur sportif n’avait déjà plus son mot à dire sur le recrutement. Recentré sur l’organisation générale de l’équipe professionnelle, l’intendance et moultes tâches administratives (« j’étais bouche-trou »), il effectuait en outre tous les déplacements. « Et j’aurais pu faire partager mon savoir encore un an ou deux en Pro A », répète-t-il. Employé par la mairie de Toulon au service événementiel, il était mis à disposition à mi-temps pour le club Francis Beaux souhaite encore s’impliquer, mais le HTV, qui a passé des annonces pour recruter des stagiaires, lui a signifié qu’il ne comptait plus sur lui du tout. « Qu’il se repose », glisse le président Giannini. Une page semble se tourner. « Je peux vivre sans le basket », conclut Beaux, même si personne ne risque de le croire.
GUILLAUME RATHELOT