Thierry Roland, l’éternelle voix du foot
Dominique Grimault salue son ami, décédé il y a quatre ans déjà, avec un documentaire émouvant sur M6
Quatre ans après son décès, survenu le 16 juin 2012, M6 rend hommage à Thierry Roland avec le documentaire Il était
une voix. Ce film, lancé et raconté par son complice Dominique Grimault,re trace les cinquante ans de carrière du célèbre commentateur à travers les plus grands moments de football. Rencontre. Quand avezvous eu l’idée de ce documentaire ?
Le jour de la mort de Thierry. Nous avions fait une émission sur M6 en son honneur, 100 %
Thierry, dans le cadre de l’Euro 2012. J’avais eu du mal à tenir et, à la fin, je m’étais écroulé en larmes. Je me suis dit qu’il fallait le faire. Nicolas de Tavernost a immédiatement encouragé ce projet. J’en ai parlé à Françoise Boulain, sa femme, et à Gary, son fils. Il fallait le temps du deuil… Quel lien aviezvous avec Thierry Roland ?
À mes débuts à L’Équipe ,en 1971, il venait voir ses potes au journal. Au fil du temps, nous sommes devenus copains, puis amis. Il faisait partie de ma famille. Nous étions très liés. C’est lui qui m’a fait entrer à TF1, en 1988. Nous avons été témoins du mariage de l’un et de l’autre. Comment avezvous construit ce documentaire ?
Il y avait une évidence : il fallait traverser la carrière de Thierry à travers les grands moments du football français. Nous aurions pu davantage nous attarder sur l’aspect humain ou psychologique, mais, à travers les images du documentaire, on sent bien qui il était. Vous avez les témoignages de très grands noms, comme Michel Platini ou Zinédine Zidane, cela atil été difficile ? Il a juste fallu se caler en fonction de leurs agendas. Nous sommes allés en Suisse pour Michel, à Madrid pour Zizou, nous avons profité d’un déplacement à Paris de Didier Deschamps, Laurent Blanc, lui, était sur place… Tous ceux que nous avons rencontrés ont donné sans retenue, avec beaucoup d’émotion. Le témoignage de Gary, son fils, est très fort. Que voulezvous transmettre à travers ce film ?
J’espère que la dernière génération découvrira un homme qui n’était pas ce qu’il renvoyait. C’était une personne humaine et très sensible. Comme le dit Estelle Denis, le football et le sport sont aujourd’hui politiquement corrects. Ce que l’on reprochait à Thierry à l’époque, nous manque désormais. Il était parfois excessif, mais il nous entraînait dans la passion et l’enthousiasme.
PROPOS RECUEILLIS PAR EMMANUELLE LITAUD Il était une voix à18h10surM6