Impavide
Pas encore candidat mais s’efforçant d’être naturel faute d’avoir réussi à être aussi normal qu’il l’avait promis, François Hollande a donc accepté – souhaité selon certains – de passer par la « case primaire ». Un sacré changement de cap pour un président qui, au début de l’année, affirmait avoir d’autres chats à fouetter que de penser à remettre le couvert et n’envisageait pas, comme Nicolas Sarkozy voilà encore quelques mois, de se colleter avec les apparatchiks de sa tendance. Mais Hollande (dont on parlera sans doute moins dans trente ans qu’on n’évoque aujourd’hui Coluche) est du genre impavide. C’est-à-dire ne manifestant aucune crainte face aux reproches. Rien ne l’atteint. Rien ne le décourage. Pas plus les sondages que les huées. Impavide. Certes, il a changé de tailleur en même temps que de stratégie. Mais si ses manches sont moins courtes, ses pantalons sont trop longs. Ce qui ne l’empêche pas, malgré ses petites jambes, d’aller à grand pas des obsèques de victimes du terrorisme à un match de football et d’une commémoration à une assemblée de notables. Impavide. Avec, pour l’heure, un seul objectif : apparaître quotidiennement sur un maximum de chaînes de télévision en lisant sans trop en avoir l’air et en adoptant un débit syncopé qui, sans dire davantage de choses, permet d’occuper plus
longtemps l’antenne. Impavide.