Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Un plus, le bus?

LES CARS « MACRON » À LA SEYNE - TOULON

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De nombreuses lignes sont proposé es au départ de l’ agglomérat­ion. Tarifs, confort, temps de trajet : que valent vraiment ces autocars longue distance?

Plusieurs centaines de personnes effectuent, chaque jour, la liaison entre Toulon et Nice. Nombre d’entre eux choisissen­t la voie ferrée, même si le trajet est plus long qu’en voiture, malgré le TGV... En attendant une hypothétiq­ue Ligne à grande vitesse. Depuis six mois, suite à la loi Macron libéralisa­nt le secteur des transports, des autocars de plusieurs compagnies (Flixbus, Isilines...) ont étayé la concurrenc­e. Nous avons comparé la route et le rail, sur cinq critères.

1 Tarifs : avantage bus

Sur ce point, il n’y a pas photo. La veille du départ, le bus de la compagnie Isilines affiche des billets à 5 euros, contre...19 euros pour le TGV, soit presque quatre fois plus. Nous avons comparé plusieurs dates, et le différenti­el est toujours similaire. Sur la base du tarif plein.

2 Temps de trajet : avantage train

Habituelle­ment, il faut 2 h 15 aux bus pour rejoindre le coeur de ville de Nice, contre 1 h 45 pour les trains. Dans la réalité, l’autocar que nous avons pris a mis 3 h 15. Une heure de retard qui résulte autant de la malchance que des conditions de circulatio­n « difficiles » sur l’axe Marseille-Nice. Ce n’est ni le premier, ni le dernier bus bloqué sur l’autoroute en région PACA. Notre TGV, lui, est parti et arrivé dans les temps, soit 1h46 après son départ. Sur les rails, le trafic est plutôt fluide, en temps normal… Avantage train.

3 Confort : avantage bus

Quand on dépasse allégremen­t le « mètre 90 », difficile, pour ne pas dire impossible, de se sentir à l’aise dans les transports en commun. Pourtant, le bus emprunté a réservé une belle surprise : de l’espace. Quatre places du véhicule sont spécialeme­nt aménagées pour les grands et les personnes en situation de handicap. Du jamais vu pour des prestation­s standards. Dans le train, le siège est moins confortabl­e, l’espace plus restreint. Bon point, en revanche, pour le rail, avec le choix de la place au moment de la réservatio­n.

4 Prestation­s : égalité

Dans le bus, des prises de courant sont disséminée­s partout et des ports USB sont également incrustés pour recharger les appareils électroniq­ues. Le véhicule dispose aussi de la climatisat­ion, de toilettes et de tablettes repas. Seule ombre au tableau, et non des moindres pour un mode de transport « jeune » : nous n’avons pas réussi à nous connecter en WIFI, malgré la meilleure volonté du monde. La faute à pas de chance ? Dans le train, pas de WIFI et la présence de prises dépend de l’ancienneté de la rame. Par ailleurs, un bar est à dispositio­n des voyageurs. Rafraîchis­sements, sandwiches et snacking, de nombreux encas sont en vente. Les toilettes sont nombreuses et des tables disponible­s. Égalité.

5 Sécurité : égalité

A la différence des bus, pas de filtre, pourtant rassurant, à l’entrée du véhicule. Il est, par ailleurs, plus facile de contrôler le chargement et les passagers d’un autocar que ceux d’un train qui mesure parfois 300 mètres de long. Pour autant, le chauffeur est seul dans son bus, concentré sur la route, quand les contrôleur­s, la police et la douane patrouille­nt, tous les jours dans les TGV. Égalité.

Bilan

Le bus l’emporte de justesse (43), grâce à des prix détonants et un confort qu’on n’aurait jamais suspecté dans pareil véhicule.

« Une solution simple, efficace et de qualité à prix réduit »

Franck et ses filles Laurine et Orlane dégagent une bonne humeur communicat­ive. Pour cause: ils partent, en autocar, pour des vacances à Montpellie­r. « J’ai payé neuf euros par personne, c’est vraiment pas cher », s’étonne le papa. « J’ai une vieille bagnole et deux filles à occuper pendant plusieurs heures. Le bus, c’est plus sympa. On prend les bagages qu’on veut, on est averti en cas de retard, et ce n’est pas beaucoup plus long que le train que j’aurais payé deux fois plus cher, malgré les cartes de réduction.» Cindy monte elle aussi dans le bus, pour la première fois. Direction Toulouse. « Je n’ai pas trouvé de covoiturag­e et le train est hors de prix quand on s’y prend à la dernière minute. » Résultat: Près de cinq heures de bus, pour moins de vingt euros. « C’est encore moins cher que le covoiturag­e, mais sur cette distance, c’est un peu long », regrette Cindy. La longueur, Théo s’en accommode volontiers. « Je suis étudiant à Lyon, je prends le bus régulièrem­ent et je suis convaincu par ce mode de transport. Il y a très peu de retards car les bus peuvent facilement le rattraper, à l’inverse des trains. Les chauffeurs sont à l’écoute et les bus équipés du WIFI et de prises électrique­s. Je paye environ quinze euros par trajet, ça vaut bien une heure de temps supplément­aire. » Mariannick Cornec, abonde : « J’ai pris le train pendant trois ans. J’étais toujours très étonnée quand il arrivait à l’heure. Avec le bus, ce n’est plus le cas ! » Pour des trajets peu kilométriq­ues, son choix est désormais vite fait.

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En partance pour Montpellie­r, Franck et ses filles sont ravis de prendre le bus, alors que le train est beaucoup plus cher. Il y a encore quelques mois, cette possibilit­é n’existait pas.
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