Plongée vers les secrets de l’épave romaine
Au cap des Mèdes, des archéologues professionnels et amateurs ont plongé à 28 mètres pour tenter d’en savoir plus sur une épave du Ier siècle avant J.-C. qui transportait des barres de fer
Plonger dans l’histoire, c’est la passion des archéologues. Une plongée aussi dans l’histoire, pour les spécialistes d’archéologie subaquatique et sous-marine. La semaine dernière, une quinzaine d’entre eux, amateurs et professionnels, a mené une campagne de fouilles sur l’épave Mèdes 1, à une encablure du Cap des Mèdes, à Porquerolles (1). Datée du Ier siècle avant J.-C, elle a été découverte en 1964. Sa cargaison était constituée de barres de fer. Frédéric Dumas, pionnier de la plongée sous-marine (2), l’a explorée en 1966. Depuis, cette belle endormie à 28 m de fond, recouverte de concrétions, garde son mystère. L’attente était donc forte, en particulier l’espoir de récupérer de la vaisselle de bord.
L’épave conserve ses secrets
« La mission sur ce site est sous la responsabilité d’Alex Sabastia, archéologue rattaché à l’université d’Aix-Marseille, membre de l’association Arkaeos. Il développe un programme de recherches que le DRASSM (3) soutient, finance et accompagne » soulignait Souen Fontaine, archéologue, responsable Littoral - Paca de ce service de l’État. Le support de L’André Malraux, vaisseau amiral du DRASSM, arrivé mercredi soir, et de son équipage, a été fort utile aux plongeurs du club Iéro (Hyères), auquel Alex Sabastia appartient. Plusieurs d’entre eux, dont Bernard Pasqualini, responsable de la section archéologie, ont participé à d’autres fouilles, notamment en Arles, où d’importants vestiges ont été sortis du Rhône. Mais dans les eaux du parc national de Port-Cros, en dépit des multiples plongées, très peu d’éléments ont été découverts sur l’épave Mèdes 1, qui conserve ses secrets. 1. Le nom des épaves vient, lorsqu’elles ne sont pas identifiées, du lieu où elles ont été découvertes. Ici, le cap des Mèdes. 2. Il est avec Jacques-Yves Cousteau et Philippe Tailliez l’un des « Mousquemers », ayant participé à la mise au point et aux essais du scaphandre autonome Cousteau-Gagnan. 3. Le Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines dépend du ministère de la Culture.