Ivre, elle plante un couteau dans le crâne d’une amie
Une Toulonnaise de 23 ans a été condamnée à trois ans de prison, dont un an ferme, après une agression commise à La Seyne lors d’une soirée qui a dégénéré
« J e me suis pris une droite et j’ai envoyé une gauche ». Mais cette jeune femme a surtout planté, avec une violence inouïe, la lame d’un couteau dans le crâne de l’amie qui l’avait reçue à son domicile à La Seyne, dans la soirée du 24 septembre (notre édition d’hier). Charlène R., une frêle femme de 23 ans, a été jugée en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Toulon pour des faits de violences aggravées. Reconnue coupable, elle a été condamnée à trois ans de prison, dont deux ans assortis d’un sursis avec mise à l’épreuve.
Tout près de la cour d’assises
Comme lui ont fait remarquer le président et le représentant du parquet, elle est passée très près de la cour d’assises. À quelques centimètres seulement, peut-on voir sur les photographies et les radiographies du dossier, de parties vitales. L’on voit clairement, sur ces images, la lame plongée dans le crâne. Malgré la vision effrayante et le choc, la victime s’en est sortie avec trois jours d’ITT et un traumatisme psychologique de l’agression qu’elle a subie. Mais comment en est-on arrivé là ? Tout débute, ce jour-là, dans la bonne humeur. La mise en cause et sa compagne sont invitées chez une amie. Et puis, l’alcool aidant, la situation s’envenime. « J’étais ivre. J’ai commencé à me prendre la tête avec ma femme. C’était sur fond de jalousie ». Le ton monte. Un téléphone passe par la fenêtre. « Ensuite, vous vous êtes emparée d’un couteau à viande, relève M. Boulanger, le président du tribunal. « Oui, on mangeait de la pizza », précise la prévenue à la barre. Celle-ci a alors saisi le couteau à viande dont la lame vient se loger dans le crâne de leur hôte.
Le manche de l’arme s’est cassé
« Le geste a été tellement violent que le manche du couteau s’est cassé. Heureusement qu’elle est restée au niveau du cuir chevelu », a relevé M. Kerfridin, pour le parquet. Si la lame était allée plus loin, la victime serait morte. Nous serions dans un dossier de meurtre. De coups mortels. Sous l’effet de l’alcool, Mme R. a été capable de porter un coup d’une violence extrême entre la boîte crânienne et le cuir chevelu ». Au terme de ses réquisitions, elle écarte l’accident : « Elle a pris la responsabilité de saisir un couteau et de le diriger vers la victime ». Vu les précédents judiciaires de la jeune femme (voir ci-dessous), il a été sollicité trois ans d’emprisonnement, dont dix-huit mois avec sursis mise à l’épreuve (avec obligation de soins, d’indemnisation et de travail). À l’issue de la plaidoirie de Me Hoffmann, le tribunal a statué sur une peine de trois ans, dont une année ferme. Charlène R. a été écrouée à la prison des Baumettes à Marseille.