Var-Matin (La Seyne / Sanary)

« Personne n’a appelé »

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C’est une famille brisée, sous le choc, qui ne réalise toujours pas le cauchemar qui s’est abattu sur elle. Le soir où une balle a touché Abdel-Hakim, plusieurs proches étaient à l’étranger, au Maroc. Il a fallu rentrer en urgence. D’abord sans affoler les parents, le temps de comprendre ce qu’il se passait. Mais l’implacable réalité était là. Les premiers jours ont été vécus autour de l’hôpital, « dans le désespoir ».

Impossible de retourner sur place

Il est impossible et impensable de remettre un pied dans l’appartemen­t. La famille a trouvé refuge près de Toulon. Et loin du quartier. « On est tous réunis, soudés, pour affronter cette épreuve. Personne n’a réussi à retourner sur place », poursuit une soeur. « Je veux dénoncer l’absence de prise en compte de la famille, souligne un frère d’Abdel-Hakim. Personne ne nous a appelés, personne ne s’est soucié d’un relogement en urgence pour nos parents. Il n’y a eu aucune propositio­n d’assistance morale. » Le frère qui a découvert le corps a subi un traumatism­e énorme dont il a mis plusieurs jours à émerger. « Ne serait-ce que pour lui, on aimerait voir un psychologu­e». Seul le consul du Maroc est venu, hier matin de Marseille. Rencontrer la famille et lui apporter son soutien. « Mon frère est français, ce n’est pas normal qu’un jeune sans histoire puisse être dans cette situation, d’autant plus qu’aucune aide à la famille n’a été mise en place. »

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