Bormes : la balayeuse chute d’une falaise, le chauffeur décède
Un employé du domaine privé du Cap Bénat a trouvé la mort, hier, après que le camion balayeuse qu’il conduisait a effectué une chute d’une cinquantaine de mètres
Un accident peu commun s’est produit hier matin peu avant 11 heures sur la commune de Bormes-les-Mimosas, dans l’enceinte du domaine privé du Cap Bénat. Le chauffeur d’un camion balayeuse circulant sur la route du Cap, près du sémaphore, a perdu le contrôle de son véhicule lors d’une manoeuvre de demitour. Celui-ci a basculé dans le vide et a effectué une chute d’une cinquantaine de mètres au droit d’une falaise surplombant la mer. La balayeuse a probablement effectué des tonneaux avant de terminer sa course sur les rochers bordant le rivage.
Une frégate détournée
À l’instant du drame, des témoins de la scène alertent immédiatement les secours. Le premier message, donné à 10 h 53, fait état d’un camion immergé avec une victime coincée à l’intérieur. D’importants moyens de secours sont alors engagés : un hélicoptère de la Sécurité civile (Dragon 06), une équipe du Grimp (Groupe de reconnaissance et d’intervention en milieu périlleux), une ambulance et neuf sapeurs pompiers de Bormes et d’Hyères aidés d’une équipe de sauveteurs côtiers de la caserne de Bormes ainsi qu’une dizaine de gendarmes de Bormes et deux policiers municipaux. De son côté, le Crossmed détourne la frégate Commandant Bouan, basée à Toulon, qui effectuait des manoeuvres non loin de là. Arrivés simultanément sur place, les pompiers, les gendarmes et les militaires de la Marine nationale atteignent cette zone très accidentée par la mer, à bord de deux bateaux semi-rigides. Ils découvrent le corps sans vie du chauffeur de la balayeuse, gisant dans les rochers, à proximité du véhicule accidenté. C’est un médecin militaire de la frégate qui a constaté le décès. Dès le visuel établi et étant donné que la victime n’était pas coincée dans l’habitacle, l’ordre est donné à l’hélicoptère et aux hommes du Grimp de rebrousser chemin.
La famille Maupeu en deuil
Rapatrié à terre par les sapeurs-pompiers, le corps de la victime a été pris en charge par une société de pompes funèbres qui l’a dirigé vers la maison funéraire de La Londe, à la demande de la famille. En haut de la falaise, c’est la stupeur parmi les témoins, les résidents du domaine et des membres de la famille du défunt arrivés sur les lieux. Parmi elles, l’adjoint au maire du Lavandou, Claude Maupeu, est sous le choc. La victime n’est autre que son gendre, marié à sa deuxième fille Cécile. Il se nommait Alain Sorèse. « Nous ne réalisons pas ce qui arrive... », a indiqué Claude Maupeu, étreint par l’émotion quelques heures après l’accident. Celui-ci était en réunion de travail avec le maire du Lavandou, Gil Bernardi, lorsqu’il a appris la terrible nouvelle. Les deux hommes sont alors partis précipitamment sur les lieux du drame. « En un instant, des vies basculent, celles de la victime et de sa famille. C’est dramatique... », a estimé pour sa part François Arizzi, le maire de Bormes-les-Mimosas. À l’heure de la stupeur et des tremblements demeurent les questions. La chute est-elle due à une manoeuvre dangereuse ? À un malaise du conducteur ? La brigade territoriale de gendarmerie de Bormes, en charge de l’enquête, essaiera de faire toute la lumière sur ce qui est déjà qualifié d’« accident du travail ». En ce qui concerne l’épave de la balayeuse, il appartient au syndic de propriété du domaine privé du Cap Bénat de procéder à son enlèvement. Le lieutenant Grandvaud de la caserne des sapeurs-pompiers de Bormes précise, sur ce point, qu’ « aucune pollution n’a été constatée sur place ».