Patrick Buisson dynamite la droite et cible Sarkozy
Son livre était attendu par la droite toute entière. Et pas vraiment comme le Messie. L’ancien journaliste de l’hebdomadaire d’extrême-droite Minute et conseiller de l’ombre Patrick Buisson, qui a eu bien du mal à trouver un éditeur, va publier jeudi un pamphlet contre Nicolas Sarkozy et le quinquennat, qu’il a pourtant largement inspiré. Son titre : La Cause du Peuple (Ed. Perrin), délicieuse référence à un certain journal gauchiste des années 60. Patrick Buisson tire tous azimuts. Et retranscrit des propos tenus par son ancien poulain Nicolas Sarkozy (on imagine qu’il a des enregistrements pour les prouver) : Xavier Bertrand ? « Un méchant », qui a passé « dix ans à taper aux portes et à se prendre des râteaux ». Jacques Chirac ? « Je n’ai jamais vu un type aussi corrompu ». Tout le monde en prend pour son grade, y compris ses proches, présents aujourd’hui dans son équipe de campagne.
« Les bandes de blacks et de beurs »
Dans l’entre-deux-tours de 2012, s’insurgeant d’une déclaration de François Fillon (qu’il qualifie de « pauvre type »), Nicolas Sarkozy lâche : « Bien sûr que nous avons des valeurs communes avec le FN ! », reprenant ainsi les mots de Charles Pasqua en 1988. Enfin en 2007, Patrick Buisson jure que Nicolas Sarkozy a donné des instructions pour « faire remonter une cinquantaine de signatures d’élus au candidat Le Pen et à lui seul ». Le plus hallucinant, dans ce récit, reste encore la façon dont Nicolas Sarkozy aurait laissé pourrir la situation en 2006 lors des manifestations anti-CPE, le « Contrat première embauche » voulu par le premier ministre Dominique de Villepin et brocardé par une partie de la jeunesse. « Nous avions pris la décision de laisser les bandes de blacks et de beurs agresser les jeunes Blancs aux Invalides, tout en informant les photographes de Paris Match » écrit Patrick Buisson. « L’émotion fut en effet à son comble, après la publication de photos (...) dont l’opinion ne retiendrait qu’une chose : des hordes sauvages étaient entrées dans Paris ». Le Front national, par la voix de Marion MaréchalLe Pen notamment, a demandé à Nicolas Sarkozy de s’expliquer sur ces « accusations graves ». Exactement ce qu’attendait Patrick Buisson ?