Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Les salariés d’Alstom en grève pour sauver Belfort «

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On est là, vivants, on va se battre » : plusieurs centaines de salariés d’Alstom en grève ont manifesté bruyamment, hier, au siège du groupe, dont le P.-D.G. assure ne « pas savoir » ce qu’annoncera dans quelques jours le gouverneme­nt, qui a promis de sauver l’usine de Belfort. Au son des cornes de brume, des sifflets et klaxons, les « Alsthommes », – un millier selon la CGT –, affichaien­t tous le même autocollan­t, «Nonà la fermeture », sur leurs vestes siglées gris et rouge.

D’autres sites solidaires

Parmi eux, 300 salariés venus de Belfort par un TGV spécialeme­nt affrété, tout un symbole pour l’usine qui a vu naître le premier TGV, mais aussi des salariés d’autres sites (Ornans, Valencienn­es, La Rochelle, Le Creusot, Reichshoff­en) où des débrayages ont été observés. Preuve que « tous les sites d’Alstom sont solidaires », estime Marion Faverger, ingénieure au bureau d’études de Belfort depuis huit ans. « Le premier en situation critique, c’est Belfort mais tous sont menacés. » Le but de cette journée était « de dire qu’on n’est pas morts» et « qu’ils ne vont pas nous jeter comme ça », explique Florian Jardinier, délégué FO à Belfort, où plusieurs milliers de personnes avaient déjà manifesté samedi. Faute de commandes, le constructe­ur a annoncé le 7 septembre son intention de transférer sa production de locomotive­s à Reichshoff­en (Bas-Rhin), à 200 kilomètres. Il prévoit de ne garder à Belfort qu’une activité de maintenanc­e. Ce projet, gelé jusqu’à l’issue des discussion­s menées par le gouverneme­nt, menace 400 emplois sur 480. L’intersyndi­cale (CFE-CGC, CGT, CFDT, FO) avait appelé à la grève les 9 000 salariés du groupe en France pour défendre plus globalemen­t tous les sites Alstom Transport en France, en « sous-charge globale de 30 % ».

Droit d’alerte économique

Le comité central d’entreprise a d’ailleurs voté ce mardi à l’unanimité un droit d’alerte économique sur la situation du groupe en France et le lancement d’une expertise afin d’obliger Alstom à donner davantage d’explicatio­ns. De source syndicale, le secrétaire d’État à l’Industrie Christophe Sirugue recevra « autour du 4 octobre » les organisati­ons syndicales. La garde à vue de l’ancien patron une source proche du de la police judiciaire parisienne­ChristianF­laesch,entendu dossier. Comme l’a révélé Le Monde, depuis lundi dans une deux cadres de la sécurité du informatio­n judiciaire pour groupe LVMH ont également trafic d’influence, a été levée, été placés en garde à vue hier soir, a-t-on appris de lundi et hier, ainsi qu’un fonctionna­iredelaDir­ectiongéné­rale sourcespro­chesdel’enquête. L’ex-grand flic, aujourd’hui directeur de la sécurité intérieure général sûreté-sécurité (DGSI, ex-DCRI), la structure du groupe Accor, a été que dirigeait Bernard Squarcinij­usqu’àcequ’ilsoitécar­té convoqué à une date ultérieure devant le juge d’instructio­n de ses fonctions en mai 2012, « aux fins de mise en après l’arrivée de la gauche examen », selon une de ces au pouvoir. Connu pour sa sources. Il pourra toutefois proximité avec Nicolas Sarkozy, ressortir de cette audition celui qu’on surnommait avec le statut intermédia­ire le « Squale » ou « l’espion du detémoinas­sisté.L’ex-patron président »,s’étaitalors­lancé du renseignem­ent intérieur dans le privé, en fondant une Bernard Squarcini s’apprêtait société de conseil en sécurité, lui à passer une seconde nuit Kyrnos. Dans ce contexte, en garde à vue dans les locaux Bernard Squarcini a eu de l’Inspection générale LVMH parmi ses principaux de la police nationale. clients. C’est cette nouvelle Christian Flaesch était interrogé vie que scrutent les enquêteurs.Avecuneque­stion:l’anciennumé­ro2desRens­eignements­généraux(RG),devenu depuis lundi par l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), la « police des polices », tout comme patron de l’ex-Direction de la Bernard Squarcini, dans le surveillan­ce du territoire cadre d’une informatio­n judiciaire (DST) puis de la DCRI a-t-il ouverte notamment continué de faire fructifier ses pour trafic d’influence, violation relations au sein de la police du secret et compromiss­ion pour servir des intérêts privés, du secret défense, a affirmé quitte à enfreindre la loi?

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(PhotoMaxPP­P) Les salariés d’Alstom veulent se battre pour sauver leurs emplis sur le site de Belfort.

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