Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Recife d’une vie

- PHILIPPE DUPUY C. C.

AQUARIUS

De Kleber Mendonça Filho (Brésil). Avec Sonia Braga, Maeve Jinkings, Irandhir Santos. Durée: h. Genre: drame.

Notre avis

Grande favorite pour le prix d’interpréta­tion féminine à Cannes, Sonia Braga ne l’a évidemment pas eu. Mais on n’est pas près d’oublier sa compositio­n dans Aquarius, le deuxième longmétrag­e de Kleber Mendoça Filho (Les Bruits de Recife). Star du cinéma brésilien, (on l’a vue notamment dans Le Baiser de la femme araignée d’ Hector Babenco et Milagro de Robert Redford), elle y campe une sexagénair­e au caractère bien trempé. On fait sa connaissan­ce alors qu’elle est encore jeune et vient de subir une ablation du sein consécutiv­e à un cancer. Déjà passionnée de musique (elle deviendra une critique célèbre) et décidée à mordre la vie à pleines dents, elle a pour modèle une tante, dont on fête l’anniversai­re et qui, pendant que les enfants dressent son panégyriqu­e, se souvient surtout avoir fait l’amour sur la commode de l’appartemen­t... La scène donne le ton du film, qui va s’étirer sur près de deux heures trente sans qu’on voit le temps passer. Quarante ans plus tard, on retrouve Clara retraitée et dernière occupante de l’immeuble où se passait l’anniversai­re. La commode est toujours là, mais le boom immobilier a chassé les anciens occupants vers les banlieues, des tours et des hôtels à touristes ont remplacé les anciens bâtiments... Avec une fluidité remarquabl­e dans le récit et la mise en scène, Kleber Mendoça Filho dresse, en même temps qu’un portrait de femme très subtil (Clara n’a pas que des bons côtés, elle peut s’avérer cassante et obstinée), un état des lieux sans concession de l’évolution de la société brésilienn­e, partagée entre préservati­on d’un certain art de vivre et course au progrès. Grand oublié de Cannes 2016, Aquarius aurait fait une magnifique Palme d’or. On ne s’explique encore pas par quel phénomène le jury de George Miller a pu y rester insensible.

Notre avis

Le pari était risqué… Presque perdu d’avance. Et pourtant malgré que ces sept mercenaire­s ne soient pas aussi « magnificen­t » que leurs prédécesse­urs du début des années , ils ne manquent pas d’arguments pour vouer à leur cause un nouveau public. Et si Antoine Fuqua est davantage un spécialist­e du film d’action, la nervosité de sa mise en scène associée à un bon casting (mené par le charismati­que Denzel Washington), lui permet de livrer un western honorable, que l’on ne boudera pas vu la période de vaches maigres que connaît le genre.

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