Var-Matin (La Seyne / Sanary)

François Morel : « C’est mon taf d’avoir de l’humour »

Comédien ce soir à Châteauval­lon dans Hyacinthe et Rose, chanteur vendredi et samedi, toujours sur la scène nationale, l’ex-Deschiens présente son album

- PROPOS RECUEILLIS PAR VALÉRIE PALA vpala@nicematin.fr

De comédien à chanteur : alors que son album sort demain, l’ex-Deschiens est sur scène pendant trois jours, à Ollioules. Confidence­s entre rires... et chansons.

Ceux qui le connaissen­t sur scène savent que François Morel mêle depuis longtemps chant et comédie. Mais après avoir écrit pour les autres – Juliette Gréco, Maurane, Juliette –, l’ex-Deschiens sort un album dans lequel il s’affirme plus que jamais auteur et interprète (1). La Vie (titre provisoire), un titre qui ne l’est pas, comme la fragilité de l’existence, se veut aussi un élan vital, remède sensible contre la morosité. Avant la première représenta­tion de son premier spectacle sur les hommes et les fleurs à Châteauval­lon, Hyacinthe et Rose, entre deux chroniques sur France Inter, le vendredi, où il s’est dernièreme­nt rendu responsabl­e du divorce du couple Brad Pitt-Angelina Jolie (le scoop !), il nous a reçus pour parler de son concert La Vie (titre provisoire), toujours à Châteauval­lon, vendredi et samedi.

La pinède de Châteauval­lon vaut bien un champ de fleurs ?

Oh oui, c’est bien, on a l’impression d’être en vacances, là. C’est très agréable. On est arrivés en fin de matinée. On a pu répéter...

Vous auriez peut-être pu vivre dans le Var avec Angelina Jolie alors...

Je crois que dans notre relation, ce qui la gêne, c’est le quotidien. Donc, il vaut mieux qu’on n’habite pas ensemble Angelina et moi...

On apprend avec cet album que vous avez d’abord voulu être chanteur avant d’être comédien, sans oser franchir le pas au début. Aujourd’hui, vous dites : « Être plus chanteur ou plus comédien, finalement, je m’en fous. On va bien voir ce qui tombe »...

C’est peut-être pas vraiment ça, c’est-à-dire que je suis pas sûr que je voulais vraiment être chanteur. Je voulais faire un métier sur la scène, je voulais être interprète. Je voulais passer mon temps à faire des spectacles et je savais pas très bien si je voulais être fantaisist­e, comédien ou chanteur. Donc je fais un petit peu un mix de tout ça. C’est rare qu’il n’y ait pas une chanson dans n’importe lequel de mes spectacles. De temps en temps, je fais un récital de chansons. Que je parle ou que je chante, finalement, pour moi, c’est pas si différent que ça. Je pense que les gens qui me connaissen­t par les chroniques ou par mon travail de comédien, ils vont pas être non plus complèteme­nt dépaysés, parce que c’est moi, toujours, quoi.

Vous n’hésitez pas à explorer le registre de la chanson sentimenta­le avec Ce Baiser. C’est naturel pour vous ?

C’est ce que j’aime moi, en fait ! J’aime bien le film italien, où on mélange l’humour et le drame. Ce Baiser est une chanson très sentimenta­le et il y a de l’humour quand même. Je parle des vieilles dames aussi sur l’album. J’ai écrit sur ce qui me touchait, quoi.

Juliette a fait la mise en scène du concert. Vous dites qu’elle dirige les opérations avec le sérieux d’un général d’artillerie dans un bac à sable. Sacrée ambiance !

Ça lui a beaucoup plu cette expression-là. Elle m’adit« tu m’as cernée immédiatem­ent ! » C’est vrai parce que quand on travaille, il y a un côté hypersérie­ux et puis, en fait, c’est pas très sérieux, ce qu’on fait. C’est le deuxième spectacle qu’elle met en scène pour moi. Je l’ai connue grâce à Yolande Moreau.

Entre vos spectacles, votre chronique hebdo sur France Inter, quelle est votre recette pour garder toujours de l’humour et de la distance ?

Bah, c’est mon taf, moi, d’avoir de l’humour ! (il rit) C’est mon équilibre, je crois, en fait. Je crois que j’aime bien travailler et puis je travaille pas à l’usine. Je fais exactement ce qui me plaît, avec des gens que j’aime bien. C’est assez idéal. De temps en temps, j’ai des petites poussées de suées parce que je dois rendre une chronique et que je l’ai pas écrite la veille et que je sais pas quoi raconter, ça m’arrive, mais bon... je me débrouille, je fais comme je peux (il sourit).

Si je vous propose de dire en quelques mots le chemin parcouru depuis Les Deschiens. Vous me direz la vie...

... Elle a été riche parce que j’ai fait des belles rencontres. Elle a été assez gaie parce que j’ai joué en général devant des salles pleines et c’est quand même une chance pour un comédien. Et puis des fois, elle est éprouvante parce que je suis beaucoup dans les trains, les avions. Je sais pas... je me suis longtemps vécu comme un jeune comédien et je vois bien maintenant, je rencontre des gens qui me disent « ma grandmère vous adore ». Je vois bien que les années sont passées, mais je me mets toujours en situation d’être inquiet et, en fait, c’est pas mal. Un enthousias­me sous-tendu par une inquiétude qui fait que je m’ennuie pas et j’espère pas ennuyer les gens.

1. La musique est composée majoritair­ement par son complice sur scène, le pianiste Antoine Sahler.

La chanson sentimenta­le ? C’est ce que j’aime moi”

Je me mets toujours en situation d’être inquiet”

Il vaut mieux qu’on n’habite pas ensemble avec Angelina Jolie ”

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(Photo Patrick Blanchard) Comédien ce soir à .

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