Homme et pigeons : la solution ?
La jeune association des Colombes du soleil milite pour la création d’un pigeonnier contraceptif et pédagogique dans la deuxième ville du Var. Et un traitement plus «humain» du volatile.
Jean-Pierre Bourgon possède 80 colombes et pigeons. Il les aime d’« amour » et n’a pas honte de le dire. Jean-Pierre est ce qu’on appelle un colombophile, rompu à l’art d’élever et de faire concourir des pigeons voyageurs (voir cidessous). Il est aussi un fervent défenseur de son cousin citadin, lui aussi un biset domestique, mais nettement moins bien traité. « Il suffit de comparer leurs espérances de vie respectives, explique notre Seynois. Le pigeon de compétition peut vivre 20 ans quand celui des villes meurt au bout de 3 ou 5 ans. Il passe en fait sa courte existence à essayer de survivre, à chercher de la nourriture et éviter les prédateurs. » Ou les coups de pieds qui se perdent.
Environ individus
Partant de ce constat, et du fait qu’on parle généralement plus du volatile pour stigmatiser l’acidité de ses fientes que pour admirer la douceur de son roucoulement, Jean-Pierre Bourgon a pris les choses en main. Avec sa jeune association les Colombes du soleil, il est ainsi bien déterminé à offrir de meilleures conditions de vie à cet oiseau qui le fascine. Première étape : « La création d’un pigeonnier contraceptif et pédagogique ». Soit un endroit ouvert à la population, où les volatiles se sentiraient particulièrement bien, trouveraient un toit et de la nourriture. « Je sais faire, je sais comment les attirer et les retenir, écarter aussi les individus dominants », assure-t-il, sans qu’on n’ose évidemment le contredire. Il s’agirait surtout d’un lieu où il serait possible de contrôler le rythme de reproduction. L’objectif étant, non pas de supprimer, mais bien de réguler la population du pigeon seynois, en même temps que la choyer, et réduire les zones où les plaintes s’accumulent. Toujours d’après Jean-Pierre Bourgon, leur nombre est évalué à la louche à 600 individus dans la deuxième ville du Var, répartis sur trois grandes colonies : le centreville (en face La Poste notamment), les Mouissèques et La Seyne Sud (entre autres derrière Intermarché). Et notre spécialiste assure qu’il n’y a pas de hasard làdedans. « S’ils sont là, c’est qu’ils y trouvent à manger, peut-être grâce à quelqu’un qui les nourrit, et qu’ils ont un endroit, type friche ou bâtiment mal entretenu, pour nicher. La présence massive de pigeons signale toujours un manquement ou une faute des humains…» Un pigeonnier et on oublie tout?