Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Le revenu universel : payés à buller ?

Verser un revenu minimum à chaque citoyen, sans condition de ressources ni obligation de travail. Le projet commence à faire son chemin auprès de la classe politique. Le débat est ouvert…

- GUILLAUME AUBERTIN gaubertin@nicematin.fr

On avait déjà entendu Christine Boutin (PCD, Parti Chrétien-Démocrate) défendre le sujet, il y a quelques années. Tout comme Dominique de Villepin (exUMP) ou Arnaud Montebourg (Parti socialiste) un peu plus tard. Au printemps dernier, c’était au tour de Frédéric Lefebvre (Les Républicai­ns) et de Julien Bayou (Les Verts-Europe Ecologie). Avant que Benoît Hamon (PS) ne s’y mette il y a quelques semaines et que Manuel Valls relance le débat le week-end dernier… À un an des prochaines élections présidenti­elles, il faut croire que l’idée d’un revenu de base inconditio­nnel versé à chaque citoyen semble intéresser de plus en plus la classe politique.

Un sujet tendance à gauche et à droite

Aujourd’hui, le concept même de revenu citoyen garanti véhicule toujours autant de curiosité qu’il divise. Avec d’un côté, les « utopistes », défenseurs d’une économie sociale et équitable. De l’autre, des conservate­urs très attachés à l’idée que « tout travail mérite salaire », ou plutôt, que « tout salaire mérite travail ». Sauf que dans la réalité, l’affaire n’est pas si simple. « Pas étonnée du tout de voir » l’engouement suscité par le dossier en France, Nicole Teke constate surtout que « l’idée fait son chemin aussi bien à gauche qu’à droite ». Or, pour la coordinatr­ice des relations publiques du Mouvement français pour un revenu de base (MFRB), « il faut justement dépasser le clivage gauche-droite habituel ». Créé en 2013, sous l’impulsion d’une Initiative citoyenne européenne (ICE) défendant le Revenu de Base, le MFRB recense déjà un bon millier d’adhérents, quelque 26 000 likes sur sa page Facebook et une soixantain­e de groupes locaux. Mais pour l’heure, aucun n’a vu le jour dans le Var ni dans les Alpes-Maritimes.

 % des Français y sont favorables

« Ce qui est encouragea­nt, positive Nicole Teke, c’est que depuis le début de l’année, on assiste à une explosion du nombre d’adhérents. Ce n’est pas un hasard si les politiques de tous bords s’emparent du sujet. » De là à ce que le revenu minimum devienne un véritable thème de campagne à un an de l’élection présidenti­elle ? On n’y est pas encore. Mais on progresse. « Le RSA jeunes et le revenu universel sont des idées qu’il faut mettre dans le débat public, a déclaré le Premier ministre, Manuel Valls. Même si le revenu universel mettra cinq, dix, quinze ans pour être appliqué, 2 017 peut fournir l’occasion de se pencher sur ce projet. » Selon un sondage BVA publié fin mai, 51 % des Français seraient favorables à l’instaurati­on d’un revenu minimum universel en remplaceme­nt des différente­s aides sociales existantes. Pour l’heure, le dossier est entre les mains des politiques. Nous avons donc sondé nos responsabl­es locaux sur la question. Et comme dans tout bon débat de société, les avis divergent (lire page suivante)…

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