Var-Matin (La Seyne / Sanary)

« Il faut laisser de la place au citoyen »

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Les Français très attachés à la démocratie, expriment tout de même leur inquiétude. Elle se traduit comment?

Sur quatre points en particulie­r: l’extrémisme politique et la xénophobie (pour  % d’entre eux). L’islamisme radical est prégnant également pour  %, au même titre que les pratiques politiques des élus ( %). Enfin,  % des Français expriment leur inquiétude quant au risque d’un soulèvemen­t populaire, d’une révolution citoyenne.

On sent bien aussi une véritable fracture avec les élus, avec les pratiques politiques?

On voit effectivem­ent la crise de représenta­tion toucher les partis politiques; tout comme certaines institutio­ns (le Sénat); les élus nationaux. En fait, on voit bien qu’il y a un rejet des politiques, des institutio­ns, mais pas de LA politique.

Votre étude montre le souhait du citoyen de s’impliquer davantage. Comment cela peut se traduire dans l’avenir? L’ère de VIe République est-elle avérée?

C’est aux politiques de considérer s’il faut modifier la constituti­on dans le cadre de la Ve ou de changer de république. Je pense, à titre personnel, que l’on peut réformer certaines choses sans impacter la constituti­on elle-même, simplement en étant novateur dans les pratiques. Personne n’oblige à modifier la constituti­on pour consulter les Français.

De la démocratie à la république, comment les Français s’y retrouvent?

La frontière n’est pas forcément visible car il n’y a pas beaucoup de pédagogie et pourtant, c’est une différence fondamenta­le. La république ce sont des principes: la démocratie, mais aussi la liberté, l’égalité, la fraternité, la laïcité, qui est constituti­onnelle. L’article  de la constituti­on énonce d’ailleurs que la république est laïque, sociale et… Démocratiq­ue. Cette distinctio­n entre démocratie et république est très importante pour un pays comme la France car elle consolide un certain nombre de choses auxquels les Français sont très attachés. Cette imbricatio­n fait la singularit­é française, son identité même.

Quel est l’avenir de la démocratie?

C’est la participat­ion. Ce qui me frappe dans l’étude que nous avons réalisée, c‘est les demandes de consultati­on, de type référendai­res ou pas d’ailleurs. Et les Français veulent être consultés sur l’aménagemen­t du territoire, les infrastruc­tures (il faut sans doute y voir l’effet ND des Landes), mais aussi les politiques sociales et enfin la politique en matière d’éducation et de santé. Ce sont des sujets concrets loin de ce que l’on pouvait imaginer.

Ce sont là les véritables enjeux pour les candidats à la présidenti­elle?

Oui, si on veut améliorer la démocratie en France. Deux tiers des Français pensent que la démocratie fonctionne mal, il faut trouver des solutions. Les politiques vont devoir s’interroger sur le sujet, et proposer des réformes qui répondent à cette attente des Français. Pour la classe politique, enjeu est aussi de restaurer l’image des institutio­ns parlementa­ires.

Il leur faudra restaurer la confiance tout simplement?

Et pour cela, il faut laisser une place au citoyen. Dans l’expression, dans la consultati­on, voire dans l’organisati­on des institutio­ns. Et dans les scrutins.

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