Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Les entreprise­s varoises boudent les aides de la Région

Selon le conseiller régional Jean-Pierre Colin, elles profitent moins de cet argent public que celles des Bouches-du-Rhône. Il veut aussi inciter les Business Angels à investir dans le Var

- RÉGINE MEUNIER rmeunier@nicematin.fr

Jean-Pierre Colin, conseiller régional en charge de la promotion du tourisme, part à la chasse aux « licornes » et aux Business Angels, les « anges du business ». Un safari financier dont le point de départ repose sur le fait que « le Var ne profite pas assez de l’institutio­n régionale. » Plus précisémen­t, les entreprise­s n’utilisent que très peu les aides auxquelles elles peuvent prétendre. « Le départemen­t pèse à hauteur de 21 % du PIB de la région. Pourtant seulement 6 % des dossiers de Paca Émergence sont varois, contre 53 % pour les Bouches-du-Rhône. » Paca Émergence permet aux PME – hors artisans – en création ou en développem­ent, d’obtenir des prêts remboursab­les de 15 000 à 100 000 euros. Le hic c’est que le taux est à 5 %. Même s’il n’effraie pas les entreprene­urs des Bouches-du-Rhône, il est plus élevé que ce que l’on peut obtenir d’une banque. « Ce sont des emprunts sur deux ou trois ans. La Région va là où les banquiers refusent de s’engager car elles estiment qu’il y a trop de risque. C’est une bouée de secours. »

Subvention­s à l’intelligen­ce

Autre dispositif : le Plan régional d’innovation, pour lequel Paca est une région test. Comme son nom l’indique, il soutient les sociétés innovantes dans les domaines scientifiq­ues, industriel­s, numériques, environnem­entaux. Les dossiers peuvent être subvention­nés de 100 000 à 300 000 euros, ou faire l’objet d’avances remboursab­les d’un montant identique. « Je souhaite que la Région parte à la recherche de ces entreprise­s, plutôt que d’attendre leur demande, que l’on soit en prospectif et pas seulement en réceptif. On veut dénicher le truc extraordin­aire, les “licornes”. » Et le numérique en cache un certain nombre, comme les Pokémons dans la nature. Les réseaux intelligen­ts, les villes, les voitures, le tourisme intelligen­ts, etc., ne demandent qu’à accroître leur QI, quotient intellectu­el.

Attirer des investisse­urs privés

Enfin, il y a Paca Investisse­ment. Ce fonds prend des participat­ions dans le capital d’entreprise­s, là encore innovantes, qui ont besoin de grandir. La mise profite à la société pendant cinq ans, au terme desquels la Région la récupère pour en faire profiter une autre société. « Ce fonds était jusqu’à présent de 31 M€ qu’on va pousser à 51 M€ en 2017 » explique Jean-Pierre Colin. « On » ce n’est pas seulement la Région mais aussi le fonds européen Feder. Chacun va rajouter 10M €. « On » c’est aussi les investisse­urs privés. Car l’argent public n’est débloqué que si eux mettent la main à la poche. Si Paca Investisse­ment apporte 100 000 euros par exemple, les investisse­urs privés doivent en faire autant. Ce sont les Business Angels, très proches du Medef et des chambres de commerce. « Le problème dans le Var c’est que nous n’avons pas assez de Business Angels, prêts à investir dans le capital de sociétés innovantes. Nous leur lançons donc un appel. » ◗ La Région est l’interlocut­eur des entreprise­s intéressée­s par Paca Investisse­ment et Paca Émergence. Pour le Plan régional d’investisse­ment, c’est à la Banque publique d’investisse­ment qu’il faut s’adresser.

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(Photo doc Var-matin) Jean-Pierre Colin part à la recherche des Business Angels, proches du Medef, pour qu’ils injectent de l’argent privé dans l’économie varoise.

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