Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Van der Merwe fidèle au poste

Le pilier droit sud-africain est enchanté par son expérience toulonnais­e et son bonheur se traduit par de solides performanc­e. Il attend ses copains « langueboks » de pied ferme

- PHILIPPE BERSIA

En Afrique du sud, il y a un proverbe qui dit en substance : ’’En tant que Sud-Africain, on doit se battre toute notre vie…’’ « Le combat est dans notre sang, dans notre ADN… » précise Marcel Van der Merwe, jeune pilier droit venu en France pour jouer au RCT. Parce Toulon est devenu une référence dans le monde, et parce que le jeu du triple champion d’Europe, très musclé devant, ressemble à celui des Bulls de Pretoria chers à son coeur et à Bakkies Botha. Ce rugby fait de rudesse et d’engagement physique que les Sud-Africains et les Toulonnais affectionn­ent… Et le moins qu’on puisse écrire est qu’il n’est pas déçu. À l’approche du 7e rendez-vous de la saison qui va opposer dimanche, le RCT à Montpellie­r, Marcel Van der Merwe, (rien à voir avec la famille de Flip ou François) fait un point d’étape : « Le Top 14 ressemble au Super Rugby, mais c’est effectivem­ent très physique. Encore plus que je ne le pensais… »

La force des mêlées en Top 

Avec 231 minutes de jeu à son compteur (à comparer avec les 197 du titulaire en puissance, Levan Chilachava), Marcel a déjà pu se faire une idée très précise du niveau d’engagement des hommes et de la force des mêlées en Top 14. Mais, malgré un contexte très compliqué en ce début de saison à Toulon, il n’a engrangé que de bons souvenirs. « C’est vrai, il y a eu des hauts et des bas mais personnell­ement, pour l’instant, je n’ai que de bons souvenirs. Même si on a perdu contre Brive (21-25), jouer mon premier match à Mayol était très spécial pour moi. Comme notre victoire à Toulouse (32-15) et surtout dimanche, notre victoire contre Clermont (23-21)…» En résumé, Marcel Van der Merwe est aujourd’hui un homme heureux. Installé au bord de la mer, ouvert à de nouvelles rencontres, à une nouvelle langue qu’il dit « adorer et vouloir apprendre très vite », l’internatio­nal sud-africain s’adapte à vitesse grand V et son bien-être se traduit déjà par de solides performanc­es sur le terrain. Dimanche dernier face à Clermont, non seulement il n’a rien lâché en mêlée fermée mais on l’a aussi vu aller « péter » dans la ligne jaune, s’investir dans le jeu courant et même réaliser une merveille de passe dans le dos sous la pluie... « Depuis toujours, je fais plein de petits skills (ateliers techniques) à l’entraîneme­nt car ce sont des détails qui comptent, précise le bûcheron déjà bien dégrossi. Quand tu regardes les Blacks, du 1 au 15 ils peuvent tout faire. Il faut essayer de s’en inspirer car ils donnent souvent la leçon… »

Pas de sentiment

Plutôt content du travail réalisé en mêlée sous la houlette de Marc Dal Maso qui « apporte son expertise » en la matière, Marcel ne se croit pas pour autant arrivé : « On n’a encore des hauts et des bas, il faut trouver un peu plus de régularité mais on travaille pour s’améliorer. Contre Clermont, ça aurait pu aller mieux mais ça fait partie du rugby. C’est la compétitio­n. On sait que ce sera dur tous les weekends… » Plus particuliè­rement dimanche face à une formation « languebokc­ienne » qui pourrait disputer la Currie cup tant elle réunit de joueurs Sud-Africains ? Ni plus, ni moins que d’habitude sourit Marcel, qui, à l’exception de Catrakilis, connaît très bien ses adversaire­s du moment notamment pour les avoir côtoyés en sélection. « Je les connais tous, c’est vrai, mais je ne les crains pas particuliè­rement. Je suis d’abord focalisé sur nous et notre objectif. Nous devons juste parvenir à exécuter notre plan de jeu et franchemen­t, on ne s’inquiète pas à leur sujet. » Aujourd’hui à 100% Toulonnais, Marcel ne fera pas de sentiment face à ses compatriot­es. Mais il le fera sans états d’âme et sans arrière-pensée. Juste pour le RCT et pour leur montrer qui est le plus fort : « Aujourd’hui, mon premier objectif se situe à Toulon. Je veux gagner des trophées pour le club. Si l’occasion de rejouer en équipe nationale se présente, bien sûr que je regarderai ça de près… Mais pour l’instant, c’est Toulon » précise le jeune homme, oublié de la Coupe du monde et du dernier Four nations, mais déjà appelé à sept reprises chez les Springboks à un poste pourtant très exigeant.

 ?? (Photo Luc Boutria/Frank Muller) ?? Que ce soit, tête à tête, en mêlée fermée, ou dans le jeu courant, Marcel Van der Merwe ne craint pas ses amis montpellié­rains…
(Photo Luc Boutria/Frank Muller) Que ce soit, tête à tête, en mêlée fermée, ou dans le jeu courant, Marcel Van der Merwe ne craint pas ses amis montpellié­rains…
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France