Cogolin ciblée
La mairie a été désignée comme une cible pour une action violente que la Cogolinoise Sarah Hervouet, du commando des femmes djihadistes, n’avait pas voulu mener. Le maire FN, Marc-Etienne Lansade, était hier sous le choc.
La mairie de Cogolin, comme un possible théâtre d’attaque terroriste. Une cible potentielle, désignée à Sarah Hervouet, 23 ans, par un mentor de l’État islamique. Selon les révélations du Parisien, la jeune Varoise interpellée le 8 septembre dans l’Essonne avec deux autres femmes, avait d’abord eu pour mission d’agir là où elle se trouvait, près de chez elle. Dans son département, dans sa propre ville. Dès que ces informations ont été connues, elles ont suscité un fort émoi, faisant réagir le maire de Cogolin, Marc-Étienne Lansade [lire ci-dessous].
Pistolet en plastique
Selon les journaux Le Parisien et Le Monde, c’est un certain Rachid Kassim, avec qui la Varoise était en lien via la messagerie privée Telegram, qui lui aurait demandé d’acheter un pistolet en plastique, ainsi que des pétards, pour agir dans un lieu public. Le nom de Rachid Kassim, djihadiste originaire de La Loire, apparaît dans les enquêtes sur plusieurs attentats sur le sol français, en tant que possible commanditaire. La mairie de Cogolin aurait donc été citée. Une cible. Un projet que l’avocat de Sarah Hervouet nuance d’emblée, en écartant justement toute préparation concrète d’action violente de la part de la jeune femme. « Il n’y a pas le projet de s’en prendre au maire de Cogolin, il n’y a jamais eu ce projet, en aucune façon, balise Me Matthieu Juglar. Il n’y a aucun élément matériel de préparation d’un attentat en Paca, sinon elle serait mise en examen pour cela. Or, elle ne l’est pas. Et ne le sera jamais.»
Elle a renoncé
Dans des extraits d’auditions de Sarah, cités par nos confrères parisiens, la jeune femme serait venue en mairie de Cogolin, «pour voir ». Avant de renoncer totalement à toute action. Des éléments que son avocat refuse de commenter, car ils sont dans l’instruction judiciaire. « Il n’y a jamais eu de chef de mise en examen concernant un attentat à Cogolin, » répète-t-il. Quant à l’étiquette politique Front national du maire, elle « n’a rien à voir avec le dossier, la question n’est pas là ». Sur la nature des instructions qui ont été données à Sarah Hervouet, en ce qui concerne Cogolin, le défenseur répond qu’il est « possible qu’on le lui ait demandé », en soulignant que «les exploitations sont en cours à ce sujet». La Varoise a été interpellée le 8 septembre au soir, dans l’Essonne, aux côtés d’Amel Sakaou (39 ans) et d’Inès Madani (19 ans), alors que le trio est soupçonné d’une action terroriste imminente. Sarah Hervouet a frappé d’un coup de couteau un policier en civil, avant d’être neutralisée. Elle est mise en examen pour association de malfaiteur en relation avec une entreprise terroriste et tentative d’assassinat.