Bardet s’est « bien amusé... »
Romain Bardet a découvert l’événement européen du VTT avec l’enthousiasme d’un jeune premier. Fan de l’arrière-pays niçois, le coureur d’AG2R pourrait revenir disputer le Géant varois
Comme un gosse. Romain Bardet (24 ans) s’est bien amusé. Le dauphin du Tour de France 2016 s’est essayé au VTT. Magie du Roc d’Azur, le coureur d’AG2R-La Mondiale en a même oublié son gagne-pain. « C’est vous qui me rappelez que je fais de la route », pousse-t-il dans un sourire. En lice dans un ultime critérium au Japon à la fin du mois, le natif de Brioude, bronzé et détendu, se montrait tout heureux de sa boucle au soleil.
Romain, avez-vous pris du plaisir à Fréjus ?
Oui, j’en ai pris beaucoup ! D’abord à découvrir cet événement que je voulais connaître. On s’est décidé cet été, sur le Tour, avec notamment Alexis (Vuillermoz). C’était comme une sorte de challenge et de pari. C’est très sympathique, très chaleureux au niveau de l’ambiance. Je voulais aussi venir pour rouler avec des amis (le Laurentin Amaël Moinard du team BMC a aussi participé au Roc, Ndlr). M’amuser, sans aucune pression, dans la bonne humeur. Je ne suis venu que pour cela et ça s’est très bien passé.
Venez-vous souvent sur la Côte d’Azur où réside votre ami Mikaël Cherel (à SaintLaurentdu-Var) ?
Oui, j’ai un pied-à-terre à Nice, et j’aime bien l’arrière-pays niçois pour sa topographie, son dénivelé et son climat que j’affectionne. J’aime rouler sur les hauteurs de Vence, Coursegoules, Bézaudunles-Alpes… Les routes sont superbes et le panorama est magnifique. Pour faire des longs cols en début de saison, sans trafic, c’est très agréable. C’est tout ce dont on a besoin.
Comment s’est déroulé votre marathon (classé
e, Ndlr) ?
On s’est amusé à partir à fond, juste pour rire. Je suis parti très fort. J’ai aussi roulé à bloc dans certaines montées mais j’ai vite laissé passer les vététistes. Il n’a jamais été question que je vienne tenter quoi que ce soit. Je ne pourrais de toute façon pas rivaliser avec eux, c’est clairement une autre spécialité.
Avez-vous pris quelques risques, notamment en descente?
Non, j’ai été très vigilant quant aux chutes éventuelles, c’était ma préoccupation principale. Je ne suis pas non plus là pour prendre des risques inconsidérés. Dès que ça se compliquait, je faisais très attention.
Vous semblez ravi d’être là. Vous revenez l’an prochain ?
J’en ai très envie, en effet. J’ai aussi appris que le parcours du Roc est moins technique que celui du marathon. Alors pourquoi pas faire le Roc l’année prochaine et tenter de rouler plus fort…
Beaucoup de routiers (Jean-Christophe Péraud, Alexis Vuillermoz…) ont joué ou jouent avec brio sur les deux tableaux. Quel est votre avis ?
Oui, ou des gars comme Cadel (Evans) ou Peter (Sagan). C’est respectable bien sûr. C’est forcément très difficile de passer à ce niveau du VTT à la route.
Deuxième du Tour, c’est une performance énormissime. Vous avez les moyens de faire mieux ou vous jugez cela impossible ?
Rien n’est impossible mais le chemin est vraiment très long. Pour le moment, ça me semble être un objectif très difficilement réalisable. Ça fait maintenant cinq ans que je suis professionnel. Je commence à bien connaître mon métier, mes courses et comment enchaîner mes saisons en restant performant mais j’ai encore à progresser. Le Tour de France n’est pas un objectif identifiable à court terme, il faut déjà que je me batte pour le gagner avant d’envisager la suite.
Garderez-vous ce tempérament offensif ?
C’est ma marque de fabrique. Gagner le Tour en suivant ce n’est pas moi, j’ai besoin de prendre des risques.
‘‘ C’était une sorte de challenge et de pari ” ‘‘ Les chutes, c’était ma préoccupation principale ”