Le billet de Philippe Bouvard Tous en salle!
La salle de shoot qu’on a inauguré hier à Paris s’ajoute, pour le plus grand plaisir des addicts, aux quelque salles de jeux que compte l’Hexagone. Un dispositif coquet et fonctionnel où il faut apporter sa drogue mais où l’on a droit gratuitement à du personnel soignant, à des paravents et à des seringues n’ayant servi qu’à la promotion du pouvoir en place. Il ne reste plus qu’à ouvrir des salles de sexe à l’usage de tous ceux qui ne pensent qu’à ça et qui entourent des voisins qui pensent à autre chose. Cette fois, il ne s’agira pas de venir avec son partenaire car l’État se fera d’autant plus un devoir de fournir une maind’oeuvre qualifiée que les chômeuses se sont multipliées depuis la pénalisation des clients. Signalées dans la nuit par des pin-up lumineuses de taille identique à celle des carottes des bureaux de tabac, les salles de sexe constitueront une aubaine en même temps qu’une thérapie. Il sera cependant interdit aux « demandeurs » et aux « traitantes » de nouer une idylle afin de conserver aux rencontres le caractère pédagogique qui a fait le succès des radars. Comme il n’est pas question de demander un effort supplémentaire aux municipalités, l’État assumera tous les frais. En contrepartie de quoi, les visiteurs accepteront d’être filmés durant leurs ébats avec l’assurance que les petits chefs-d’oeuvre ainsi réalisés ne seront diffusés qu’à l’étranger. Avec la
seule mention « Made in France ».