Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Bataille duraille

Le projet porte sur deux cents kilomètres de rail qui doivent aider au développem­ent économique et touristiqu­e de la région. Quels sont les arguments des opposants ? Les voyageurs seront-ils les grands gagnants ?

- Dossier : Régine Meunier rmeunier@nicematin.fr

La Ligne Nouvelle Provence Côte d’Azur, c’est un projet à  milliards d’euros, au minimum, pour deux cents kilomètres de rails. Il déchire les habitants du Var, des Alpes-Maritimes et des Bouches-du-Rhône. Il n’en faut pas moins pour bâtir de nouvelles voies ferrées, qui fileront dans des campagnes jusque-là préservées et passeront forcément sur des habitation­s qu’il faudra détruire, pour creuser des tunnels dans les collines, par exemple entre Evenos et Toulon, ou encore bâtir des viaducs qui franchiron­t des cours d’eau bleus et argentés, tel l’Argens entre Le Muy et les Alpes-Maritimes. Le Var y perdra sa ruralité, ses paysages verdoyants, sa qualité de vie et son argent, estiment les opposants au projet. « Le départemen­t est sacrifié car cette Ligne Nouvelle a essentiell­ement pour objet d’aménager plus de trains sur Cannes et Nice » affirme l’associatio­n Stop nuisances Cuers. Elle regroupe et représente, dans les discussion­s officielle­s, la plupart des autres associatio­ns contre la Ligne Nouvelle.

Un réseau anti-stress

Face à elles, SNCF Réseau affirme que « ces aménagemen­ts favorisero­nt les déplacemen­ts au quotidien, car il y aura plus de TER. Ils permettron­t de gagner du temps, et enlèveront beaucoup de stress » : moins de trains en retard, la fin des bouchons, car cette ligne plus efficace permettra aux habitants de préférer le train à la voiture pour se rendre au travail. Selon elle, la Ligne Nouvelle entre Toulon et Marseille permettra également d’éviter un blocage du trafic en cas d’incident, comme c’est le cas actuelleme­nt. Le gain de temps sera assuré pour les trajets quotidiens, mais aussi sur les longues distances grâce aux TGV et trains Intercités, plus rapides et plus nombreux. Ce qui favorisera­it le développem­ent touristiqu­e et économique, défend Christian Estrosi, le président de la Région et de la métropole Nice-Côte d’Azur. Les ténors de la politique sont tous pour, mais y mettent plus ou moins d’entrain. Hubert Falco laisse le projet avancer, sans pour autant le porter. Le Var est pris dans un étau entre JeanClaude Gaudin, président de la métropole AixMarseil­le-Provence et Christian Estrosi. Tous deux veulent que la Ligne Nouvelle désengorge les grandes villes, où les bouchons exaspèrent les automobili­stes. Ce dernier défend également le principe d’un axe Gênes-Barcelone qui, selon lui, sied à l’Europe. Alors quel est ce projet, dans sa partie varoise, pour lequel la concertati­on avec le public a commencé et qui entraînera les premières expropriat­ions dès   ?

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