La Crau : ils seront parmi les premiers expropriés
Chaque matin Alain et Marie-Claire Etienne ouvrent les volets de leur maison en se demandant pour combien de temps encore. Cette demeure familiale, qui date de la Révolution, se situe dans le quartier des Tourraches à La Crau. Lequel est à quelques centaines de mètres de la gare de La Pauline, à La Garde. La villa donne sur un champ et au-delà sur la voie ferrée, qui mène à Hyères. Marie-Claire partage la propriété avec son frère et sa soeur. Le vignoble, exploité par La Castille, est une source de revenus. « Il y a deux variantes : soit notre maison est rasée ; soit nous aurons une rampe d’accès, que SNCF Réseau appelle le saut-demouton. Elle sera supportée par de gros pylônes, et passera au-dessus de la ligne existante pour rejoindre un peu plus loin, l’actuelle ligne vers Hyères. L’emprise au sol nous prendra quasiment toutes les terres », explique MarieClaire Etienne. L’angoisse se lit dans ses yeux. C’est un aménagement
prévu en Priorité 1, d’ici 2030, alors qu’il était prévu initialement en P2, après 2 030. Donc les expropriations devraient intervenir à partir de 2 019. « On nous propose la peste ou le choléra. On a l’impression d’être méprisé. Les voisins sont âgés et ne savent pas quoi faire. On est seul. Pourtant le doublement de la ligne ToulonHyères, dont SNCF Réseau
commence à parler, aura des conséquences dans d’autres zones plus urbanisées. Même si c’est pour 2050, en Priorité 3. Et puis, ils peuvent avancer le calendrier comme pour nous », poursuit-elle.
Le maire de la Crau pose une limite
Le maire de La Crau, Christian Simon, également conseiller régional,
ne s’oppose pas à ces travaux de la Priorité 1. La bifurcation va permettre aux TER Toulon-Hyères, de ne pas gêner le passage des trains TGV et TER Les Arcs-Toulon. Et donc d’en augmenter la fréquence. Mais pour le reste, à savoir le doublement de la ligne ToulonHyères, c’est non, car « là, on touche le centre-ville de La Crau. »