Vers la fin de la crise politique en Italie?
Le président italien Sergio Mattarella a laissé entendre hier après-midi qu’il désignerait «dans les prochaines heures» un nouveau chef du gouvernement après la démission de Matteo Renzi, qui sera probablement chargé de réviser la loi électorale avant des élections. À l’issue de trois jours de consultations intenses avec l’ensemble des forces politiques représentées au Parlement, Sergio Mattarella a écarté une dissolution du Parlement, défendue par les populistes du Mouvement Cinq Étoiles et de la Ligue du Nord, et a prévenu que l’Italie avait au contraire besoin au plus vite d’un gouvernement «dans la plénitude de ses fonctions », au moment où la crise bancaire refait surface dans la troisième économie de la zone euro. L’une de ses tâches essentielles pourrait être de trouver un accord au Parlement pour « harmoniser » les lois électorales en vigueur, faute de quoi l’Italie risquerait la paralysie en cas d’élections anticipées.
A quand de nouvelles élections ?
Une loi votée en mai 2015, baptisée Italicum, prévoit en effet le recours au scrutin majoritaire pour élire la Chambre des députés, alors que le Sénat l’est à la proportionnelle, ce qui éloigne la possibilité de former une coalition stable, au risque de rendre le pays ingouvernable. Ce n’est qu’une fois cette loi électorale harmonisée, probablement vers davantage de proportionnelle compte tenu du rapport des forces politiques, que des élections pourraient avoir lieu. C’est le voeu exprimé par le Parti démocrate (centre gauche) de Matteo Renzi. «L’objectif est d’aller aux élections dans le délai le plus bref possible», a dit hier soir le chef du groupe du Parti démocrate au Sénat, après sa rencontre avec le chef de l’État. Mais ce délai pourrait être assez long, le temps pour les forces politiques de se mettre d’accord, au grand dam du Mouvement Cinq Étoiles (M5S). Ce dernier a plaidé hier pour un vote dès le début de l’année prochaine, sans attendre une nouvelle loi électorale. Le M5S considère que la Cour constitutionnelle rectifiera fin janvier la loi électorale en vigueur pour désigner les membres de la Chambre, permettant ainsi des élections sans attendre d’interminables tractations parlementaires.