Tension autour du projet de centrale d’enrobage
En colère contre la décision du préfet d’autoriser le projet industriel sur la commune, près de deux cents personnes se sont manifestées vendredi soir. Le maire a été sommé de s’expliquer
Le conseil municipal tenu vendredi soir a été… le plus long de l’année. Il faut dire qu’un point particulièrement sensible était inscrit à l’ordre du jour: le projet d’exploitation de deux centrales d’enrobage (une à chaud et une à froid) de granulats routiers sur la carrière Lafarge. À cet égard, le maire a donné l’information sur l’arrêté du préfet autorisant ce projet suite à l’enquête publique qui s’est déroulée fin 2015. Cet arrêté est affiché en mairie et consultable à la demande. Et le premier magistrat a réaffirmé son opposition formelle à ce projet ainsi que celui de son conseil municipal. Face aux élus, le public était venu en nombre manifester son hostilité à la décision préfectorale.
« Si vous ne pouvez rien faire, démissionnez » L’élu d’opposition Bernard Labeille a fait part de son inquiétude quant à l’héritage laissé aux générations à venir. «Ils hériteront d’un village devenu la poubelle du Var. Nous avons déjà laissé implanter des entreprises polluantes (...). Et la carrière de Chibron a prévu, à la fin de son exploitation, de recevoir les déchets de dragage de la rade de Toulon. Sans parler des nombreux accidents engendrés par la circulation intense des camions». Et l’opposant de suggérer au maire d’utiliser les voies de recours auprès du tribunal administratif afin de s’opposer à la décision préfectorale. Sinon? «M. le maire, si vous ne pouvez rien faire, faites un acte civique en démissionnant». Réponse de Jean Michel : «J’y avais pensé à un moment avec toute mon équipe!». Dans la foulée, Sylvie Léonardi (FN) a pris la parole : «Il serait judicieux de commencer par un dialogue avec le préfet avant de continuer à mettre tout en oeuvre afin d’arrêter cette décision. Cet arrêté préfectoral est tombé au mauvais moment : il a été pris lors de la transition avec le changement de préfet». Ces deux élus ont été très applaudis par les personnes présentes dans le public. Parmi elles, Yves Reynard a interpellé le maire en lui demandant, ainsi qu’à son conseil, de prouver son opposition à cette usine d’enrobage, à s’engager fermement à entreprendre des démarches concrètes auprès du préfet. Jean Michel a réitéré son opposition à cette centrale ainsi que celle de ses élus. Il a proposé aux personnes présentes de monter une association qu’il soutiendrait. Et il a tenu à préciser sa position par la lecture d’un message (lire ci contre).