Assises: règlements de compte entre dealers à Marseille en appel
Pour clore l’année criminelle, une semaine entière sera consacrée par la cour d’assises du Var à un procès en appel pour meurtre et tentative de meurtre à Marseille. Cette affaire illustre l’inflation, années après années, des règlements de compte liés au trafic de stupéfiants dans la cité phocéenne. Sofiene Moussaoui, un jeune de 26 ans des quartiers sud de Marseille, avait été condamné à vingt ans de réclusion par les assises d’Aix-en-Provence.
Arme enrayée
Chronologiquement, on lui reproche d’avoir tenté de tuer Vincent Bruno, un jeune du quartier des Goudes, le 11 août 2012. Atteint de plusieurs balles aux membres inférieurs, il avait survécu. Mais il se disait incapable d’identifier l’homme, porteur d’un casque blanc, qui l’avait agressé. Il l’avait pourtant vu de près, au moment où le tireur s’était approché pour lui appuyer le canon de l’arme sur le front. Celle-ci s’était enrayée. Deux semaines plus tard, le 25 août, Benamar Hamidi, 24 ans, était pris pour cible dans une résidence des quartiers sud. Son agresseur, casqué de blanc, circulait sur un gros scooter blanc. Atteint de cinq balles dans le thorax et l’abdomen, il avait succombé à ses blessures. La surveillance du scooter, localisé dans un box sur l’avenue du Prado, a conduit à l’arrestation d’Akhim Machach (condamné pour recel lors du procès d’Aix), et à la découverte d’un revolver d’ordonnance, d’un casque blanc, d’un gilet pare-balles et d’une veste. Les expertises ont montré que l’arme avait percuté les balles qui avaient blessé Vincent Bruno et tué Benamar Hamidi. Sur la crosse, le casque et la veste, on a retrouvé l’ADN de Sofiene Moussaoui. Selon les renseignements anonymes recueillis par les policiers de la brigade criminelle, celui-ci serait l’homme de main d’une équipe de trafiquants de stupéfiants d’une cité de Marseille. Equipe avec laquelle les deux victimes auraient refusé de travailler, étant dès lors considérés comme des concurrents. Sofiene Moussaoui a toujours protesté de son innocence. Il sera défendu dans ce procès en appel par Me Berton.