La Turquie en deuil après le double attentat d’Istanbul
Un mouvement radical kurde a revendiqué hier le double attentat survenu la veille au coeur d’Istanbul. Au moins 38 personnes, dont 30 policiers, ont été tuées et 155 blessées par deux explosions quasi-simultanées qui se sont produites samedi soir à proximité du stade de l’équipe de football de Besiktas, où venait d’avoir lieu un match contre Bursa. A 22 h 29 (20 h 29 en France), une voiture bourrée de plusieurs centaines de kilos d’explosifs a pris pour cible un véhicule de transport des forces antiémeutes déployées pour sécuriser le stade pendant la rencontre. Et moins d’une minute plus tard, un kamikaze équipé d’un sac à dos se faisait exploser au milieu d’un groupe de policiers dans le parc voisin de Maçka, a raconté le vice-Premier ministre Numan Kurtulmus.
Soutien de Paris et Berlin
Les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK), groupe proche du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), ont revendiqué hier cette double attaque, précisant que ses deux auteurs étaient «tombés en martyrs». Dans le même temps, les autorités ont interpellé 13 personnes et une équipe de la police scientifique ratissait hier le stade
et le parc, à la recherche d’indices. Le Premier ministre Binali Yildirim a ordonné la mise en berne des drapeaux. «Nous lutterons jusqu’au bout contre cette malédiction qu’est le terrorisme», a affirmé le président turc, Recep Tayyip Erdogan après avoir rencontré des blessés dans un hôpital d’Istanbul. Il a réuni le chef du gouvernement et plusieurs ministres au sein d’un conseil restreint de sécurité hier aprèsmidi à Istanbul. L’ambassade des États-Unis à Ankara
a condamné sur Twitter une « attaque lâche » et assuré se tenir «aux côtés du peuple turc contre le terrorisme». Plusieurs pays européens ont également condamné le double attentat de samedi: Paris a apporté « son plein soutien à la Turquie» et Berlin a exprimé ses « condoléances au président Erdogan et au peuple turc ». Depuis le début de l’année, plus de 100 personnes ont été tuées à Istanbul dans des attentats liés soit à la rébellion kurde, soit à Daesh.