Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Vincent Delerm se confie avant son concert à Malraux

Au lendemain de la sortie de son sixième album, A présent, Vincent Delerm fait escale à l’espace Malraux, à Six-Fours, vendredi soir. La promesse d’un moment joyeux et lyrique

- PROPOS RECUEILLIS PAR ANNE FUERXER afuerxer-tezier@nicematin.fr

Un nouvel album. Un nouveau spectacle. Et toujours la même subtilité dans les paroles et musiques de Vincent Delerm. La même mélancolie aussi, mais désormais dépassée par la gaîté et l’urgence de vivre l’instant présent. S’il résonne (involontai­rement ?) comme un écho aux attentats de Paris et Nice, A présent, le sixième album de Vincent Delerm (1), s’impose surtout comme un hymne à la vie. Dans ce qu’elle a de plus simple. De plus intime. De plus joyeux. En tournée à travers toute la France, Vincent Delerm sera sur la scène de Malraux, vendredi soir, avec Remy Galichet. « Pour ce spectacle, l’idée est de revenir à la dimension simple de la chanson. Sortir en octobre un disque dans la lignée du tout premier album. Choisir les chansons anciennes que les gens préfèrent. Faire chanter la salle. Comme une urgence de cela. Se reconnecte­r à la chanson dans ce qu’elle a de plus simple, se souvenir à quel point les chansons font partie de nos vies. » Entretien entre deux spectacles.

Quel a été le fil rouge qui vous a guidé dans l’écriture de ces onze chansons ?

En fait, quand on commence un album, on n’est pas forcément animé par quelque chose. On a juste envie de réussir des chansons les unes après les autres. Et c’est seulement à la fin qu’on se dit il y a une tendance, une couleur. Là ce qui a dominé, c’est qu’on a beaucoup travaillé sur les mélodies avant même d’avoir les paroles, on avait des arrangemen­ts avant que les chansons existent. C’était la première fois que je faisais ça et ça a un peu guidé certaines thématique­s. Il y avait quelque chose de lyrique dans les orchestrat­ions qui donnait envie de faire des paroles qui vont dans ce sens-là aussi, qui rendent compte de l’intensité des choses, de la vie, de l’importance de tout ça.

Vous vous en êtes défendu, mais on peine à croire que l’actualité n’ait pas influencé l’écriture de certaines chansons…

Je ne peux pas dire le contraire, mais on ne sait jamais pourquoi on fait des choses ou pas. J’ai toujours travaillé sur ces thématique­s-là, sur le fait que la vie ne tient pas à grand-chose, et simplement elles ont une autre résonance aujourd’hui. C’est juste ma pente naturelle, mes thèmes. C’est pour cela que même si je m’en défends un peu, je veux bien admettre qu’il y a quelque chose de ça, parce que l’urgence, rendre compte du présent, du fait d’être en vie à cet instant-là était encore plus forte dans cet album.

Vous interpréte­z des chansons très personnell­es…

En disant des choses qui sont très personnell­es et très intimes, je nourris l’espoir que les gens se retrouvent dedans. Ce sont des sentiments très pointus et le fait que des gens s’y retrouvent, c’est ce qu’il y a de plus fort. J’aime aller à un endroit qui paraît n’intéresser que moi et puis trouver des gens qui disent “j’ai vécu exactement la même chose, dans telle ville, avec telle personne de ma famille, dans tel amour”… Pour nous, c’est vraiment la récompense absolue.

Il y a dans l’album un duo avec Benjamin Biolay. La rivalité qu’on a pu vous prêter à vos débuts, c’était du fantasme ou c’est du passé ?

A la limite, ce serait presque davantage le cas maintenant, parce qu’on est moins nombreux ! Mais quand on a commencé, c’était vraiment un fantasme ! Moi j’étais fan de son premier album, lui très vite il a dit des trucs très cool sur moi. C’était juste une envie des gens, de nous opposer. Nous, très tôt on a chanté ensemble sur scène, pour désamorcer cette idée. Chaque fois qu’on se croise, c’est toujours un super-moment, il y a pas mal de respect entre nous.

Nos confrères des Inrocks ont qualifié A présent de “chefd’oeuvre”. Vous assumez ?

Evidemment ! Il faut assumer, il y a tellement de fois où on rencontre des déceptions, où un album plaît moins que ce qu’on espérait. Du coup, quand ça fonctionne bien, il ne faut pas bouder son plaisir ! Moi je ne vais pas m’amuser à dire qu’on a réalisé un chef-d’oeuvre, mais si quelqu’un me le dit, je ne vais pas dire que ça ne me fait pas plaisir !

Etes-vous très attentif aux critiques ?

Ce à quoi on fait attention, c’est que les gens qui vous suivent ne soient pas déçus. Quand on fait un disque, on n’a qu’une envie, c’est qu’il plaise aux gens!

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(Photo Cauboyz) Vincent Delerm veut « se reconnecte­r à la chanson dans ce qu’elle a de plus simple ».

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