Attentat du -Juillet: des interpellations liées aux armes
L’antiterrorisme et la PJ de Nice ont procédé à dix interpellations hier matin à Nice. Des connaissances d’un Albanais, fournisseur d’une arme au terroriste du 14 juillet, sont en garde à vue
Des voitures banalisées avec des gyrophares qui tentent de se frayer un chemin dans les bouchons niçois. Des hommes encagoulés qui interviennent tous azimuts, parfois dans des immeubles, parfois en pleine rue pour appréhender des suspects. Les mêmes scènes, entre 6 et 13 heures, se sont reproduites à Drap, à Nice, à l’angle de la rue de Fontan et de la route de Turin, rue Longchamp, place Massena, rue d’Alsace-Lorraine... Au total, dix hommes ont été interpellés et placés en garde à vue à la caserne Auvare, siège de l’antenne de la police judiciaire de Nice. Un onzième avait été arrêté vendredi à Nantes. Il vivait auparavant sur la Côte d’Azur. D’autres interpellations n’étaient pas à exclure en fonction de l’évolution des auditions.
Filières d’approvisionnement en armes
Les unités de la Direction centrale de la police judiciaire agissent sur commission rogatoire d’un des juges d’instruction chargés de l’enquête sur l’attentat du 14 juillet sur la Promenade des Anglais. Attentat qui, rappelons-le, a tué 86 personnes de 19 nationalités différentes et fait plus de 400 blessés, fauchés par le poids lourd conduit par le tueur. Parmi les personnes interpellées figurent notamment des Albanais, en contact avec le couple Artan Henaj et Enkeledja Zace, tous deux mis en examen et placés en détention provisoire, soupçonnés d’avoir participé à la fourniture d’un pistolet 7.65 avec lequel l’auteur de l’attentat, le Tunisien Mohammed Lahouaiej Bouhlel, a tiré sur des policiers avant d’être tué. « Ce sont des gens qui étaient en relation avec ceux arrêtés en juillet dans le cadre de la fourniture des armes – un pistolet et un fusil d’assaut – à l’auteur de l’attentat. On essaye de tirer tous les fils de l’enquête », explique un enquêteur. « Ils n’ont pas forcément eu connaissance de l’attentat, mais ils font partie du milieu délictuel de droit commun, notamment des filières d’approvisionnement en armes. On essaie de remonter les réseaux et là, on est un cran audessus. » La garde à vue peut durer quatre jours, comme le prévoit le code de procédure pénale en matière de lutte antiterroriste. Certains seront vraisemblablement présentés vendredi au juge d’instruction parisien pour association de malfaiteurs, infraction à la législation sur le port d’armes et éventuellement sur du trafic de stupéfiants.