L’exemple brillant des toits de l’aéroport du Castellet
La preuve éclatante que l’autosuffisance énergétique propre est possible. Mais aussi que le projet seynois (voir ci-dessus) est promis à un bel avenir. L’aéroport international du Castellet, accolé au mythique circuit Paul-Ricard, qui en était le propriétaire, fonctionne désormais à 100 % avec une énergie renouvelable. Celle-ci provient d’installations éoliennes, mais aussi et surtout solaires. Dans le cadre de sa politique de protection de l’environnement, l’aéroport qui vient de bénéficier d’une accréditation carbone est pilote
(1) en matière d’énergie solaire. Il s’est en effet doté d’une centrale photovoltaïque intégrée, aménagée sur les 5 500 m² de toit du hangar H5 et construite en mai 2009. L’équipement a été inauguré le 24 février 2010. À l’époque, et c’est peut-être encore toujours le cas aujourd’hui, il s’agissait de la plus importante installation de ce type dans un espace aéroportuaire en Europe. Le vaste hangar H5, de 5 000 m2, a été spécialement construit pour l’accueil des avions d’affaires de grande capacité haut de gamme et peut abriter deux avions de type Boeing.
Rejet de tonnes de CO en moins tous les ans…
La centrale intégrée produisait l’équivalent de 40 % de la consommation électrique de l’aéroport et a permis d’éviter tous les ans le rejet dans l’atmosphère de quelque 65 tonnes de CO2 ! La production de 185 000 kilowatts-heure par an représente l’équivalent de la consommation annuelle de 250 personnes. Le choix technologique retenu par la société SolarQuest, qui était maître d’oeuvre est un complexe d’étanchéité photovoltaïque (1 106 cellules) utilisant des membranes en silicium souple. Un dispositif parfaitement adapté aux bâtiments de type hangar, à toit plat. Le coût de l’installation, pris en charge par le propriétaire de l’infrastructure, doit être amorti en dix ans. L’électricité produite est revendue à EDF. Il est important de souligner que cette installation, validée par la Direction générale de l’aviation civile n’apporte aucune nuisance, ni à la navigation, ni à la sécurité aérienne. Et le futur est en marche ! Une nouvelle installation couvrant de panneaux photovoltaïques les 1 600 m2 de toit d’un second hangar de l’aéroport devrait être prochainement inaugurée. Et ce, alors qu’un projet identique visant à la couverture des toits des quatre derniers hangars serait dans les cartons… Suffisant pour neutraliser l’empreinte écologique des 10 000 mouvements aéroportuaires enregistrés tous les ans ?
1. L’Airport Carbon Accreditation est un programme de certification en matière de gestion carbone mis en place par l’ACI-Europe. Cette certification évalue et reconnaît la démarche entreprise par les aéroports afin de réduire leurs émissions en gaz à effet de serre.