Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Caillassag­e à la cité Berthe: un jeune homme relaxé

Aucun charge n’a été retenue hier contre un Seynois de 20 ans, placé en détention provisoire pendant quinze jours dans le cadre de jets d’objets sur des véhicules de police le 1er janvier

- P. POLETTO

Je suis désolée mais à un moment donné, il faut un minimum d’exigences sur la qualité de la procédure ». Hier, Mme Krummaneck­er, la présidente du tribunal correction­nel – statuant dans le cadre des comparutio­ns immédiates – a prononcé la relaxe d’un Seynois de 20 ans poursuivi pour des violences commises sur quatre fonctionna­ires de police le 1er janvier. Il s’est avéré, ce mercredi, au cours de l’audience que le dossier était entaché de certaines carences.

Retrouvé caché sous un véhicule

Cette nuit-là, une patrouille de surveillan­ce anticrimin­alité, qui assurait la sécurisati­on autour de l’interventi­on des sapeurspom­piers venus éteindre des feux de poubelles et de véhicules, a été victime de caillassag­e. Une dizaine de personnes a multiplié les jets d’objets divers en direction des représenta­nts des forces de l’ordre. Un individu, I. E., âgé de 20 ans, inconnu des services de police, sera identifié parmi le groupe et repéré caché sous un véhicule après qu’il a pris la fuite à l’arrivée des renforts. Dès son interpella­tion, le jeune affichant un casier néant a nié toute implicatio­n dans les violences commises, expliquant avoir été dans son garage et avoir pris peur. « J’ai vu que des jeunes jetaient des pierres et j’ai pris la fuite par crainte que les policiers arrêtent au hasard ». Si l’individu a été formelleme­nt reconnu grâce à son jogging et qu’un briquet a été trouvé dans sa poche, la représenta­nte du parquet – qui a sollicité un renvoi du dossier pour qu’il soit complété et que les fonctionna­ires de police puissent comparaîtr­e – a admis que la procédure « était mal montée et pas exemplaire. Nous avons un individu qui est impliqué, mais on ne sait pas à quel niveau, quels types de projectile­s ont été lancés ». Et de laisser le tribunal apprécier la peine. Intervenan­t pour les policiers, Me Régis Durant a estimé qu’il existait un «faisceau d’indices suffisants pour conclure à la culpabilit­é du prévenu ». Il a sollicité des dommages et intérêts pour les policiers « pris à partie alors qu’ils assuraient la sécurité des pompiers en interventi­on ».

Indemnisé pour la durée de sa détention

En défense, Me Christophe Hernandez a évoqué une « enquête incomplète et insatisfai­sante à l’issue de laquelle il n’est pas possible de prendre condamnati­on ». Pour lui, il s’agit même « d’un fiasco d’une médiocrité inconcevab­le. On sait que d’autres personnes ont été identifiée­s. Il y a des carences dans cette enquête et ce n’est pas à mon client d’en souffrir ». Il a plaidé la relaxe. Relaxe prononcée par la présidente à l’issue de son délibéré. Si elle a reçu la constituti­on des parties civiles (les policiers), elle les a déboutés de leurs demandes d’indemnisat­ion. Il a été précisé au jeune homme mis en cause qu’il a le droit d’être indemnisé pour la durée de sa détention. Il a, en effet, été placé en détention provisoire entre le 2 et 13 janvier.

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(Photo L. B.) Le tribunal a précisé au Seynois relaxé qu’il pouvait demander une indemnisat­ion pour la période où il a été placé en détention provisoire.

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