Var-Matin (La Seyne / Sanary)

En mode commando

À trois jours de leur finale de poule face aux Saracens, les Toulonnais travaillen­t d’arrache pied sous la conduite du « légionnair­e » Richard Cockerill

- PAUL MASSABO

Un ballon tombé, une faute sur un regroupeme­nt, une maladresse individuel­le et c’est tout le groupe qui est « de morfle ». Voilà la nouvelle méthode mise en place par Richard Cockerill, l’entraîneur des avants toulonnais qui vient de débarquer dans le Var avec son style tout personnel. Ainsi, on a pu voir, hier matin, des joueurs à quatre pattes aligner des longueurs en guise de punition collective. À ce régime tout militarist­e, les Rouge et Noir risquent d’en voir de toutes les couleurs dans les jours, et semaines, à venir. Mais peut-être, après tout, est-ce la meilleure des manières pour préparer au mieux ce difficile déplacemen­t à Londres où les Varois joueront, affirme le staff, la victoire. Sans autre calcul.

Pas de calcul

En concurrenc­e avec Montpellie­r et Exeter - tous deux à onze points - pour décrocher la place de troisième meilleur deuxième qualificat­ive pour les quarts, les Toulonnais (15 points) auront samedi l’énorme avantage de connaître le résultat de leurs concurrent­s directs avant de fouler la pelouse de l’Allianz Park, et ainsi adapter leur tactique en fonction des besoins. Pour mémoire, Exeter devra aller gagner à Clermont avec le bonus pour passer devant le RCT si ce dernier venait à faire chou blanc outre-Manche. Demain soir, Montpellie­r face à une formation de Northampto­n déjà éliminée aura, de son côté, un impérieux besoin de bonus pour se qualifier. Les anciens protégés de Fabien Galthié, dont le nom revient sur le devant de la scène toulonnais­e après le jugement rendu en sa faveur hier par la Cour d’appel face à son ancien employeur héraultais, seraient en tout cas qualifiés s’ils ne rentraient pas bredouille­s de Londres. Mais foin de toutes ces équations à plusieurs inconnus. Mike Ford et toute sa troupe, la main sur le coeur, répètent qu’ils affrontero­nt les champions d’Europe en titre sans rien calculer. « On y va pour gagner », affirmait hier Bryan Habana dans un franglais peu radiophoni­que. Avant d’ajouter, avec lucidité : « Après les 70 mauvaises premières minutes contre Sale, dimanche dernier, il faudra réaliser 80 minutes face aux Sarries, comme les dix dernières minutes effectuées face aux Sharks. » Après un jeu longtemps indigent et une animation offensive indigne d’un triple champion d’Europe, le RCT a su se mettre à l’abri, avec le renfort d’un banc impression­nant (Giteau, Tuisova, Gorgodze, J. Smith, Pélissié), en signant notamment deux essais dans les dernières minutes permettant de décrocher un précieux point supplément­aire.

Dans une rencontre au cours de laquelle la conquête sera une fois encore déterminan­te, Toulon a les atouts avec une ligne de troisquart­s XXL de jouer la carte du bonus offensif, même si la tentation du point défensif ne peut être écartée. Toujours à la recherche de son premier succès à l’extérieur, Mike Ford frapperait en tout cas un grand coup si, avec son commando de combattant­s, il parvenait à ses fins.

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(Photos Dominique Leriche) La méthode mise en place par Richard Cockerill ne laisse pas la place au moindre écart. Une fermeté qui doit permettre aux Toulonnais de se qualifier pour les quarts de finale de la coupe d’Europe samedi.

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