Var-Matin (La Seyne / Sanary)

RALLYE MONTE-CARLO AUJOURD’HUI (H) À MONACO Delecour piqué par le Scorpion

Fidèle parmi les fidèles, le vainqueur de l’édition 1994 repique au jeu dans la catégorie R-GT. Deux ans après avoir imposé une Porsche, il espère récidiver sous le signe du Scorpion Abarth

- À GAP, GIL LÉON

Si le numéro 21 est frappé sur les portières de sa nouvelle danseuse, il s’agit bel et bien de son 22e Rallye Monte-Carlo. Pas moins de six podiums enchaînés en l’espace d’une décennie, de 1991 à 2001, dont ce mémorable triomphe acquis il y a près d’un quart de siècle (1994, sur Ford Escort Cosworth). Seulement quatre abandons à déplorer depuis la genèse de cette histoire d’amour sans fin, en 1983. Modèle de longévité, à 54 ans, François Delecour pourrait revendique­r légitimeme­nt la palme de la fidélité, aujourd’hui.

« Une voiture qui cache bien son jeu »

22, le revoilà ! Une deuxième fois piqué par un fameux Scorpion transalpin. « La première, c’était mon baptême du feu, le Rallye de Picardie 1981, ma seule et unique course au volant d’une Autobianch­i A112 Abarth avant de passer à la Peugeot 104 ZS », confie l’inoxydable chasseur de chrono prêt à partir à l’assaut de son épreuve fétiche avec une faim de jeune loup. « Quelques années plus loin, en 87, à Béthune, j’ai fait un autre bout de chemin à bord d’une voiture italienne, une Lancia Delta 4WD. Ensuite, plus rien... » Mieux vaut tard que jamais. Cette semaine, Delecour du Plan-de-laTour remet ainsi le contact dans le baquet d’une Abarth. La 124 Rally R-GT affûtée pour défier la référence Porsche. « La structure en charge de son développem­ent, conduite par mon ancien coéquipier Alex Fiorio, m’a convié à venir l’essayer début novembre. Et voilà... Je suis tout de suite tombé sous le charme de cette belle voiture qui cache bien son jeu. » Après les trois jours de test supplément­aires accomplis ce moisci dans le Piémont, le lauréat de la Coupe FIA R-GT 2015, impatient de croiser le fer à nouveau avec Romain Dumas et sa Porsche, est convaincu qu’il y a un coup à jouer entre la Principaut­é et Gap. « L’Abarth 124 Rally ne pèse que 1000 kilos. En plus, ils ont fait un super travail sur la répartitio­n des masses en reculant le moteur 1800 turbo vers l’habitacle. C’est du 50/50. Exceptionn­el pour un tel spider ! Bref, on a plus de 300 chevaux, une boîte de vitesses séquentiel­le à palettes Sadev, un freinage performant. De quoi tenir la dragée haute aux Porsche, en principe. La course décidera. » Vu les caractéris­tiques techniques qu’il vient d’énoncer, le Varois ne cache pas sa préférence pour un terrain majoritair­ement sec. « Dans les enfilades rapides, l’auto est sacrément agile. Impression­nante. Sur la glace, en revanche, les relances s’avèrent délicates car on manque de poids sur les roues arrières. »

Faire bégayer l’histoire avec l’accent italien

Contre Dumas, mais également face au prometteur espoir de la maison Abarth, Fabio Andolfi, le match des R-GT s’annonce animé. « Le constructe­ur a mis le paquet sur la préparatio­n, conclut Delecour. De mon côté, je peux aussi compter sur le profession­nalisme et l’envie de réussir de l’écurie marseillai­se Milano Racing, avec laquelle je disputerai les cinq manches de la Coupe R-GT. » Il y a deux ans, aux manettes de la Porsche anglaise du team Tuthill, celui-ci avait réussi un départ en fanfare sur son terrain de prédilecti­on. Nul doute qu’il aimerait bien maintenant voir l’histoire bégayer avec l’accent italien...

 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from France