Cédric Herrou de nouveau entre les mains de la justice
Vingt-quatre heures de garde à vue supplémentaires pour Cédric Herrou. Ainsi en a décidé hier soir le procureur de la République de Nice. L’agriculteur de Breil-sur-Roya avait été interpellé mercredi soir, peu avant minuit, en compagnie de trois migrants, aux environs du tunnel de Braus à Sospel, à proximité de la frontière italienne. Cédric Herrou est semble-t-il tombé nez à nez avec un dispositif de gendarmerie mobile, non loin du point de contrôle dit de Saint-Gervais. Selon le procureur de la République de Nice, Jean-Michel Prêtre, Cédric Herrou « était caché dans des buissons au moment de son interpellation. Il était en compagnie de plusieurs Érythréens en situation irrégulière. Il est en garde à vue pour, a minima, aide à la circulation d’étrangers en situation irrégulière. La compagnie de gendarmerie de Menton est chargée de l’enquête.» Placé en garde à vue, il a ensuite été transféré à la brigade de recherches de Menton.
Cédric Herrou est « serein »
L’agriculteur a été auditionné hier matin par les enquêteurs, tout comme les trois Érythréens qui l’accompagnaient. Son avocat, Me Zia Oloumi, a affirmé que son client était «serein». «Il répond à toutes les questions, il n’adopte pas la stratégie du silence, il coopère pleinement. » Hier, la compagne de l’agriculteur et son frère Morgan ont été interpellés et également placés en garde à vue. Les enquêteurs ont également perquisitionné des domiciles dans lesquels les trois Érythréens qui se trouvaient avec lui mercredi soir auraient pu séjourner. C’est la troisième fois que Cédric Herrou fait l’objet d’une arrestation dans la vallée de la Roya. En août dernier, le parquet avait classé sans suites. Le 4 janvier, après une deuxième interpellation, l’agriculteur qui produit de l’huile d’olive et des oeufs, avait été jugé par le tribunal correctionnel de Nice. La justice lui reprochait d’avoir facilité l’entrée, la circulation et la présence d’étrangers sur le territoire national. Le procureur avait requis huit mois de prison avec sursis à son encontre. La décision doit être rendue le 10 février. Cédric Herrou assume ce qu’il a annoncé être « une action politique ». Hier, le Parti communiste français a vivement réagi. «Aucun dispositif policier, ni de l’armée, ne pourront permettre un accueil digne des réfugiés. Nous demandons la libération immédiate de Cédric Herrou et l’abrogation totale du délit de solidarité!» Jean-Luc Mélenchon a tweeté hier : « Une pensée très respectueuse pour Cédric Herrou, coupable d’humanité dans un monde inhumain. »