Sanary contre les dos-d’âne
Le combat de Thierry Modolo et José Loubry pour la destruction des ralentisseurs illégaux dans le Var prend de l’ampleur. Pour Ferdinand Bernhard, les municipalités usent et abusent des dos-d’âne
Sanary fait figure d’exception sur le littoral varois : on n’y croise aucun dos-d’âne, ni même un feu rouge. C’est la pure volonté du maire Ferdinand Bernhard, élu depuis 28 ans. «A mon arrivée, il y avait deux dos-d’âne, que j’ai fait supprimer. Nous avons mis en place des solutions alternatives, pas moins efficaces, et bien moins dangereuses », assure-t-il. Le maire de Sanary avance de nombreux arguments – qu’il préfère nommer «des faits », – pour justifier sa politique. Entre autres : pas de hausse de l’accidentologie en l’absence de ralentisseurs, véhicules endommagés, dangerosité de ces installations pour les motards, souffrance pour les patients transportés en ambulance, lesquelles se voient contraintes, – comme les forces de l’ordre – de réduire leur vitesse même en cas d’urgence.
Le commissaire opposé aussi
«Ce doit être épouvantable pour les blessés. Ça l’est aussi pour les automobilistes qui se plient le dos. L’autre jour, il pleuvait et je roulais de nuit. Même en respectant la vitesse, le dos-d’âne m’a surpris, et je vous assure que ça ne fait pas du bien ! », avance le maire, qui résiste aux demandes pressantes de nombreux Sanaryens. «Si je donnais raison aux habitants à chaque réunion de quartier, il y aurait un dos-d’âne tous les 10 mètres ! », assume-t-il. Le commissaire de police Gilles Valérian, en charge de la zone Bandol-Sanary-SixFours, le souligne lui-même : à Sanary, « il n’y a pas plus d’accidents qu’ailleurs, plutôt moins ». Il qualifie les ralentisseurs de « nocifs pour les personnes qui souffrent du dos ou transportées dans des ambulances », les estime « dangereux pour les deuxroues, et pénalisant pour les véhicules de secours (police, pompiers) », sans oublier «le bruit induit et la dégradation des véhicules ». « Pour moi, c’est de la démagogie, ça n’apporte rien » ,estime-t-il. Le commissaire salue tout simplement les méthodes adoptées par la Ville pour réduire la vitesse. Sans se lancer dans une « croisade », Ferdinand Bernhard a accepté de rencontrer les deux Varois à l’origine du combat contre les ralentisseurs (voir ci-dessus) en février. Et se dit prêt à organiser une réunion avec les maires de l’agglomération, soulignant qu’ils engagent leur responsabilité civile et pénale à titre personnel si un accident se produit sur un dos-d’âne illégal par son implantation ou sa hauteur.