Var-Matin (La Seyne / Sanary)

JUSTICE Saint-Raphaël : la comptable puisait dans les caisses

- G. D.

Deux ans de prison, dont six mois avec sursis et mise à l’épreuve, ont été infligés hier, en correction­nelle à Draguignan, à Patricia, une secrétaire comptable de 48 ans, pour des abus de confiance et des faux, qui ont mis la société raphaëlois­e qui l’employait en grande difficulté. C’est la banque de cette société de carrelage qui avait alerté ses dirigeants en août 2015, sur des anomalies dans sa gestion. Convoquée, Patricia, la secrétaire comptable de la société, avait spontanéme­nt reconnu avoir détourné de 2013 à 2015 des fonds prélevés sur les différents comptes de l’entreprise.

Confiance trahie

Elle avait profité d’être seule en poste à la comptabili­té, pour commencer par doubler son salaire en 2013. Puis elle avait falsifié des bulletins de salaire, émis de fausses factures, et encaissé sur son compte personnel des chèques de la société. Après expertise, on s’est aperçu que c’est un total de près de 700000 € que Patricia a ainsi détourné en trois ans. Ce pactole a servi à assurer son train de vie et celui de ses enfants, ainsi qu’à financer les activités de restaurate­ur de son compagnon, à Salernes et aux Issambres.

Condamnée à tout rembourser

Licenciée dans la foulée, Patricia a remboursé 75 000 € àses employeurs. L’avocat de la société a indiqué qu’elle restait redevable de 601 000 €. « À ce jour, on voit sur les réseaux sociaux les fêtes organisées dans le restaurant ouvert avec l’argent détourné. Ils font la fête, pendant que la société et ses vingt salariés pleurent, et se battent tous les jours pour éviter la liquidatio­n judiciaire. » «Elle aurait pu faire fermer cette société, et mettre tous les employés au chômage», a renchéri le procureur Guy Bouchet. En défense, Me Gaël Gangloff a souligné que Patricia avait collaboré à l’enquête. Pour lui, les banques avaient aussi une part de responsabi­lité, en ne vérifiant pas la signature des chèques. La condamnati­on de Patricia s’accompagne d’une obligation à indemniser ses ex-employeurs à hauteur de 616000 €, et d’une interdicti­on profession­nelle pendant cinq ans.

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