Haute-Corse : trois ans ferme pour le député Paul Giacobbi
Le député divers gauche de Haute-Corse, Paul Giacobbi, a été condamné, hier, à Bastia à trois ans de prison ferme et cinq ans d’inéligibilité pour détournement de fonds publics, lors du procès dit des gîtes ruraux portant sur près de 500000 euros au profit d’une quinzaine de bénéficiaires.
«Le grand ordonnateur»
M. Giacobbi a aussi été condamné par le tribunal correctionnel de Bastia à 100000 euros d’amende pour des faits commis alors qu’il présidait le conseil général de Haute-Corse, de 2007 à 2010. «C’est un assassinat politique. J’entends faire appel tout de suite», a réagi Me Jean-Louis Seatelli, avocat de M. Giacobbi. Le député, qui était absent lors du délibéré, a toujours nié avoir eu une quelconque responsabilité dans cette affaire. Sa condamnation est conforme aux réquisitions du procureur de la République, Nicolas Bessone. M. Bessone avait qualifié M. Giacobbi, héritier d’une dynastie qui dirige le nord de la Corse depuis plusieurs générations, de «grand ordonnateur» des détournements de fonds au préjudice du conseil général, lors du procès qui s’était déroulé fin novembre 2016. «M. Giacobbi a été le grand ordonnateur d’un système dont il a été le premier bénéficiaire à des fins politiques », avait martelé M. Bessone. Vingt-trois autres personnes, élus, fonctionnaires départementaux et bénéficiaires des fonds, avaient comparu dans ce procès. L’exdirecteur général des services au conseil général, Thierry Gamba-Martini, a été condamné à deux ans de prison avec sursis et 10000 euros d’amende. Le conseiller départemental Paul-Marie Mancini a été condamné à trois ans de prison, dont deux avec sursis, et cinq ans d’inéligibilité. Un autre conseiller, Jacques Costa, maire du village de Moltifao, a été relaxé. Les vingt autres personnes mises en cause, fonctionnaires départementaux et bénéficiaires des fonds détournés, ont été condamnées à des peines allant de quatre mois à trois ans d’emprisonnement avec sursis et à des amendes de 800 à 10000 euros.